Le cargo en détresse se rapproche à 100 km du bassin d'Arcachon

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Mélanie Nunes avec M.S. et AFP , modifié à
Un nouvelle tentative de sauvetage du cargo a été annulée dimanche à cause des fortes rafales de vent.

Le cargo Modern express, en dérive depuis six jours dans le golfe de Gascogne sans équipage, continue dimanche de se rapprocher des côtes d'Aquitaine, mais le vent et la houle compliquent toujours son remorquage et rendent possible son échouage en début de semaine. Le Modern express, cargo roulier de 164 mètre de long transportant 3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux publics, se trouvait dimanche vers 11h à environ 109 km à l'ouest du bassin d'Arcachon, après avoir poursuivi sa dérive sud-ouest dans la nuit.

Un sauvetage des plus périlleux. Le navire a quelque peu ralenti sa dérive dimanche matin, mais a parcouru près de 100 km depuis samedi matin. La météo restait très défavorable dimanche, avec des rafales de vent de l'ordre en fin de matinée et des creux jusqu'à six mètres. Ces conditions continuent de rendre "très difficiles" les préparatifs d'un remorquage, déjà frustrés vendredi puis samedi par la météo. La tentative des spécialistes en renflouement de la société néerlandaise Smit Salvage, prévue dimanche, a été annulée. Ils devraient profiter de conditions probablement meilleures lundi matin pour retenter l'opération.

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"Ce n’est pas du tout un exercice évident", a expliqué le navigateur Olivier de Kersauson dimanche dans la Matinale d’Europe 1. "Je pense qu’il va falloir passer les remorques dans la matinée, sans doute. Surtout qu’il doit y avoir pas mal de creux dans le golfe de Gascogne. Et après, il faut remorquer… Remorquer, ça veut dire ramener derrière soi à une vitesse décente sur les côtes pour le faire rentrer dans un port." "Tout cela est compliqué et tout à fait incertain et dangereux comme manœuvre", résume-t-il.

Un risque d'échouage. Les autorités se veulent prudentes sur le risque d'échouage. Un porte-parole de la préfecture, le capitaine de frégate Louis-Xavier Renaud, a appelé a relativiser "l'impact qu'il y aurait sur l'environnement, car il n'y a pas de cargaison dangereuse à bord, c'est du bois. Le seul rejet possible résulterait de l'éventuelle brêche des soutes à gasoil lors de l'échouage". Le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a déclaré dimanche dans le Grand rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé qu’il ne "savait pas" ce qui allait se passer. Prudent, il a ajouté : "j’attends des nouvelles et le risque, bien sûr, il est là".

Le préfet maritime de l'Atlantique a évoqué dimanche après-midi la possibilité d'un échouage : une dernière tentative de remorquage du cargo aura lieu lundi, mais en cas d'échec, il "s'échouera" sur la côte des Landes "entre lundi soir et mardi soir", a déclaré Emmanuel de Oliveira.

300 tonnes de fioul. Le Modern Express transporte, outre sa cargaison, 300 tonnes de fioul de propulsion. Il avait émis mardi un signal de détresse à 280 km de la pointe Nord-Ouest de l'Espagne, à la suite d'une forte gîte, peut-être due à un désarrimage de cargaison. Ses 22 hommes d'équipage avaient été évacués par des hélicoptères espagnols.