Le cardinal Vingt-Trois atteint la limite d'âge, son successeur encore inconnu

Le cardinal André Vingt-Trois va se retirer de l'archevêché de Paris.
Le cardinal André Vingt-Trois va se retirer de l'archevêché de Paris. © AFP
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avec AFP et Laure Dautriche , modifié à
À 75 ans, l'archevêque de Paris va passer la main. Mais aucun favori n'émerge pour sa succession.

Le mystère plane à Lourdes. Le cardinal André Vingt-Trois fêtait mardi ses 75 ans, soit la limite d'âge dans ses fonctions, mais le nom du prochain archevêque de Paris n'était toujours pas connu dans la cité des Hautes-Pyrénées, où sont réunis les évêques de France jusqu'à mercredi. Le droit de l'Eglise catholique stipule en effet que "l'évêque diocésain qui a atteint soixante-quinze ans est prié de présenter la renonciation à son office au pontife suprême qui y pourvoira après examen de toutes les circonstances".

Pas "un jour de plus" comme archevêque de Paris. Mardi matin, un "bon anniversaire" très "sobre" a été souhaité au cardinal Vingt-Trois avant l'office des laudes, selon une source à la Conférence des évêques de France. Avant même d'être affaibli par le syndrome neurologique de Guillain-Barré, qui lui a imposé une longue hospitalisation puis une rééducation ces derniers mois, le cardinal Vingt-Trois avait fait savoir qu'il ne souhaitait pas faire "un jour de plus" comme archevêque de Paris, le poste le plus exposé de l'Église de France. 

Aucun favori n'émerge… L'archevêque de Paris depuis 2005, créé cardinal en 2007, avait confié en septembre à l'hebdomadaire du diocèse avoir déjà envoyé sa lettre de démission au pape François, et espéré que la nomination de son successeur intervienne "dans le courant de l'automne". Depuis, les spéculations vont bon train chez les spécialistes des arcanes épiscopaux, même si aucun favori n'émerge avec évidence, d'autant que le pape François a la réputation d'être imprévisible dans ses choix d'évêques. 

Dans le monde catholique, les candidats se bousculent pour le remplacer : archevêque de Paris c'est un poste stratégique, plus politique que religieux, analyse Michel Cool, spécialiste des religions. "Il y aura bientôt des révisions de lois de bioéthique et la voix de l'archevêque de Paris se fera entendre", relève-t-il. "Tous les archevêques de Paris ont été engagés dans les grands débats. On se souvient en 1968 du cardinal François Marti qui avait déclaré 'Dieu n'est pas conservateur'. C'est un slogan qui avait beaucoup marqué", veut-il rappeler. "La nomination par le pape François du nouvel archevêque de Paris c'est l'occasion pour lui de mettre sa patte sur ce qu'il attend de l'Eglise de France et de la société française".

… mais plusieurs noms cités. Parmi les noms souvent cités dans les rangs de l'Eglise figurent les archevêques expérimentés Laurent Ulrich (Lille), Pierre d'Ornellas (Rennes) et Dominique Lebrun (Rouen), en pleine lumière depuis l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016. Ceux d'Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire d'un diocèse de Paris qu'il connaît très bien, ou encore de Jacques Blaquart (Orléans), en pointe dans la lutte contre la pédophilie, sont aussi souvent mentionnés.