Le 1er syndicat des professeurs des écoles lance "un avertissement" au ministre

Pour le SNUipp-FSU, certains sujets "entachent la confiance" dont parle souvent Jean-Michel Blanquer (photo d'archives).
Pour le SNUipp-FSU, certains sujets "entachent la confiance" dont parle souvent Jean-Michel Blanquer (photo d'archives). © Thomas SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
À une semaine de la rentrée scolaire, le SNUipp-FSU établit une liste des sujets qui fâchent et "entachent la confiance" dont parle souvent Jean-Michel Blanque, le ministre de l'Education nationale. 

Le premier syndicat des enseignants en école primaire a lancé lundi "un avertissement" au ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, à une semaine de la rentrée, estimant que "la confiance", dont il parle souvent, a déjà été "entachée" à plusieurs reprises.

"Ce gouvernement n'a créé aucun poste". Baisse des emplois aidés, propos sur la méthode de lecture ou le redoublement, mise en place du dédoublement des classes de CP dans les quartiers très défavorisés (REP+) "au détriment" d'autres dispositifs, etc. : le SNUipp-FSU a énuméré les sujets qui fâchent, lors de sa conférence de presse de rentrée. "Ces éléments entachent la confiance dont parle le ministre" et "nous lançons un avertissement", a déclaré Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat, ajoutant qu'il était encore trop tôt pour évoquer un mouvement de grève. "Contrairement au discours du ministre, ce gouvernement n'a créé aucun poste", a-t-elle affirmé.

"Plus de maîtres que de classes". "Nous n'avons pas de problème avec une baisse des effectifs, bien au contraire, (..) mais le dédoublement des CP en REP+ mis en oeuvre cette année a lieu en piochant dans les effectifs" des remplaçants, de la scolarisation des moins de trois ans, et surtout du dispositif "Plus de maîtres que de classes", a poursuivi la secrétaire générale. Ce dispositif, lancé en 2013, consiste à allouer à une école plus de maîtres que le nombre de classes, afin que ce professeur intervienne au côté du professeur de la classe. Il devait mobiliser 4.100 postes à la rentrée 2017, selon la feuille de route du gouvernement précédent. Mais avec le début du déploiement des dédoublements de classes promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne, il ne comptera plus que 2.900 instituteurs, d'après le SNUipp. Le syndicat s'étonne de la suppression annoncée de ce dispositif, "plébiscité par les enseignants" et qui "allait être évalué en 2019", selon Francette Popineau.

Des déclarations polémiques. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+ s'étalera sur trois ans, jusqu'en 2019, a précisé Jean-Michel Blanquer dans un entretien aux Echos lundi, soit un an de plus que prévu à l'origine. Les effectifs seront également puisés dans le vivier des remplaçants ou des RASED (réseaux d'aides spécialisées aux enfants en difficulté) qui étaient en voie de reconstitution, après des années d'assèchement, a ajouté le SNUipp. Les déclarations de Jean-Michel Blanquer sur la méthode de lecture globale, dont il semble dire qu'il faut la supprimer alors qu'elle a bel et bien disparu depuis des années, et sur le redoublement, qu'il s'agit d'autoriser tout en le gardant exceptionnel -ce qui est là encore le cas depuis des années- "agacent" les enseignants, a également souligné Francette Popineau.