L'appel des 800 contre la jungle de Calais

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M.Du avec AFP , modifié à
Huit cents personnes ont réclamé mardi "un large plan d'urgence pour sortir la 'Jungle' de Calais de l'indignité dans laquelle elle se trouve", dans un appel sur le site internet du quotidien Libération.

Huit cents artistes, intellectuels ou militants ont réclamé mardi "un large plan d'urgence pour sortir la 'jungle' de Calais de l'indignité dans laquelle elle se trouve", dans un appel sur le site internet du quotidien Libération.

Les signataires de l'appel. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé dans le même temps qu'il se rendrait sur place mercredi. Les signataires de cet "appel de Calais", parmi lesquels les réalisateurs Luc et Jean-Pierre Dardenne et Michel Hazanavicius, les comédiens Omar Sy et Jeanne Moreau, les musiciens Benjamin Biolay et Abd al Malik, le dessinateur Enki Bilal, l'économiste Thomas Piketty, déplorent "un désengagement de la puissance publique" de ce camp informel, toléré par les pouvoirs publics, qui s'est formé depuis début 2015.

Le quotidien de la "Jungle". Cette zone concentre "cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes, une épidémie de gale dévastatrice", rappelle le texte, qui évoque également des "viols", des "enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus", des "violences policières presque routinières" et des "ratonnades organisées par des militants d'extrême droite".

"La spirale du pire est amorcée". Cet appel est lancé alors que plusieurs professionnels du cinéma européen, dont Michel Hazanavicius ou l'icône allemande Hanna Shygulla, ont rencontré mardi à Bruxelles des hauts responsables de l'UE pour "rappeler l'Europe à ses devoirs" en matière d'accueil des réfugiés. L'"appel de Calais" s'indigne pour sa part que, "au prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire 'un appel d'air' envers d'autres réfugiés, le gouvernement de notre pays a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés". "La spirale du pire est amorcée", affirment les signataires.