L'ancienne "Jungle" de Calais officiellement réhabilitée en site naturel

À la place des milliers de tentes s'étendent désormais des étendues d'eau sanctuarisées.
À la place des milliers de tentes s'étendent désormais des étendues d'eau sanctuarisées. © Lionel Gougelot
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'ex-"Jungle" de Calais a laissé place à un site naturel, accessible en partie au public, avec des étendues d'eau où nichent des hirondelles.

L'ancienne "Jungle" de Calais, cet immense campement où vivaient en 2015 et 2016 plusieurs milliers de migrants désireux de rejoindre la Grande-Bretagne, est désormais réhabilitée en site naturel, accessible en partie au public. "L'idée, c'était de reconstituer des milieux naturels, des milieux humides permettant le retour des hirondelles, pour retrouver des espaces qui avaient été en quelque sorte détruits et pour accueillir le public", a expliqué Odile Gauthier, directrice du Conservatoire du littoral, propriétaire du site d'une trentaine d'hectares, lors de l'inauguration vendredi.

Observatoire sur les dunes. Les travaux, évalués à 1,7 million d'euros et entamés à l'été 2017, sont terminés. Les promeneurs peuvent désormais emprunter des passerelles en bois qui mènent, d'un côté, au sommet d'un bunker de la Seconde Guerre mondiale surplombant la plage et la Manche, et de l'autre, à un observatoire donnant sur les dunes, avec la zone industrielle en arrière-plan. Sur cet espace situé en contrebas de la rocade portuaire, le plus grand campement de migrants de France s'était formé au printemps 2015, avant d'être complètement démantelé en octobre 2016. Entre 6.000 et 10.000 personnes, selon les sources, y vivaient.

Étendues d'eau. À la place des milliers de tentes, des conteneurs en dur de l'ancien centre d'accueil provisoire (CAP), de l'église et de la mosquée de fortune qui y avaient été construites, s'étendent désormais falaises artificielles et étendues d'eau sanctuarisées, où nichent hirondelles de rivage, gravelots et avocettes. Si des premiers chemins de balade avaient été tracés dès les années 1980, les opérations de renaturation des milieux naturels, prévues pour compenser l'impact sur l'environnement de l'extension des infrastructures portuaires, ont été interrompues lorsque le bidonville s'est construit. Reste à réaliser la création d'un parking et d'autres sentiers pédestres pour découvrir le polder de la dune et des marais, et rattacher cet espace aux 300 hectares boisés et agricoles du site voisin de Fort-Vert, pour 520.000 euros, d'ici à fin 2019.

photo1280

(Crédit : Lionel Gougelot)