Lancement d'Ariane reporté, écoles fermées... La situation reste tendue en Guyane

Défilé contre l'insécurité, à Cayenne, en Guyane, à l'appel du Collectif "Vie, Sûreté Liberté Guyane", en 2012.
Défilé contre l'insécurité, à Cayenne, en Guyane, à l'appel du Collectif "Vie, Sûreté Liberté Guyane", en 2012. © JEROME VALETTE / AFP
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Le département est confronté à une grogne sociale importante liée à des promesses non tenues du quinquennat Hollande.

La situation restait tendue jeudi en Guyane, paralysée par un mouvement de grogne sociale d'ampleur qui a conduit Arianespace à ajourner le lancement d'une fusée, et le rectorat à fermer les établissements scolaires jusqu'à nouvel ordre. La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a appelé jeudi à la levée des barrages, et proposé la tenue de discussions à Paris, autour des questions économiques, de la santé et de la sécurité, principaux sujets de revendication, afin de "traiter sans délai les problèmes immédiats" et "finaliser" le Pacte pour l'Avenir de la Guyane, promis par François Hollande en 2013, mais toujours pas signé.

Refus de négocier avec Paris. Mais en Guyane, les manifestants, qui organisent des barrages bloquants depuis lundi, "ont fait part de leur refus d'une négociation sur Paris", a-t-on appris jeudi auprès de l'un de leurs porte-parole. Depuis le début de semaine, plusieurs mouvements sociaux ont été déclenchés sur ce territoire français d'Amérique du Sud, empêchant notamment le lancement de la Fusée Ariane 5, vitrine économique du territoire. Initialement prévu lundi, le transfert de la fusée vers son pas de tir n'a jamais pu être mis en oeuvre à cause d'un barrage à l'entrée du Centre spatial guyanais à Kourou et d'une grève au sein de la société Endel qui assure le transfert.

Trois reports successifs. Un accord a été trouvé mercredi entre la direction d'Endel et ses salariés, portant sur la revalorisation des salaires, mais le blocage du site se poursuivant, le directeur du Centre spatial guyanais, Didier Faivre, a annoncé jeudi, après trois reports successifs, qu'il n'y aurait "pas de lancement tant que la situation sociale ne sera pas réglée". La mobilisation, soutenue par des collectifs de citoyens, a pris une dimension plus large pour dénoncer plus globalement les problèmes de la Guyane en matière de santé, d'éducation, d'économie, de sécurité, d'accès au foncier ou encore de logement. 

Une tension sociale dont la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, a fait les frais lors d'un déplacement en Guyane vendredi dernier. Un collectif contre la délinquance, "les 500 frères", qui défile cagoulés, avait en effet perturbé la visite de la ministre, provoquant son départ anticipé du département.