Lactalis s'engage à ce que la crise sanitaire n'impacte pas les éleveurs

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A.H. , modifié à
Au terme d'une réunion avec la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, lundi soir, le président de Lactalis Emmanuel Besnier a assuré que la crise de la salmonellose ne nuirait pas aux producteurs de lait.
INTERVIEW

Les producteurs de lait étaient inquiets, Emmanuel Besnier leur a apporté lundi soir de quoi se rassurer. Le patron de Lactalis a rencontré lundi soir la présidente de la FNSEA, porte-voix de cette colère qui monte parmi les laitiers du secteur de Craon, l'usine mayennaise d'où tout est parti. Mardi matin, invitée de la matinale d'Europe 1, Christiane Lambert s'est réjouie des avancées obtenues la veille.

La collecte maintenue. "Nous avons obtenu l'affirmation que la matière première lait n'est pas à l'origine du problème rencontré avec la salmonelle. La responsabilité des éleveurs est donc écartée. (…) Ça vient de l'usine, Emmanuel Besnier l'a reconnu lui-même", tient-elle d'abord à souligner. Au cours de cet échange avec le président de Lactalis, trois engagements fermes ont été obtenus. "La collecte sera maintenue auprès de tous les éleveurs, quelle que soit la durée de l'arrêt du site de Craon", note Christiane Lambert. "N'ayant aucune responsabilité dans l'accident sanitaire qui arrive aujourd'hui, les éleveurs ne comprendraient pas que l'impact remonte jusqu'à eux. (…) Bien sûr, nous serons vigilants à ce qui va se passer. Mais nous avons la chance d'avoir affaire avec un grand groupe qui, pour l'instant, oriente le lait vers d'autres transformations", constate la cheffe de file de la FNSEA. 

Le prix payé aux producteurs restera le même. L'usine de Craon est aujourd'hui fermée jusqu'à nouvel ordre. Et les producteurs de lait craignaient qu'elle ne redémarre pas. Emmanuel Besnier leur a soutenu le contraire. "Le site de Craon sera réorganisé et modernisé, et non pas fermé. Il va repartir", annonce Christiane Lambert. Autre bonne nouvelle pour les laitiers : "il n'y aura pas de conséquences sur le prix payé au producteur. Nous l'avons fait affirmer plusieurs fois par le patron de Lactalis", indique-t-elle, ajoutant que les éleveurs "se rassembleront vendredi pour entendre ses explications de vive voix".

Le coup de gueule de la patronne de FNSEA contre la grande distribution

La crise sanitaire de la salmonellose a été accompagnée par un autre scandale : celui des lots de lait infantile Lactalis non retirés dans certaines enseignes de la grande distribution. Inacceptable, pour Christiane Lambert. "Ce qui doit prévaloir, c'est la rigueur et l'honnêteté de chacun. Quand une liste de produits à retirer est envoyée chez les grands distributeurs, elle doit être respectée", martèle la patronne de la FNSEA. "Eux qui sont très forts en termes de traçabilité et pour imposer beaucoup de choses sur les cahiers des charges, comment se fait-il que quand une lettre arrive avec des références de lots - il n'y a rien de plus simple - on ne les retire pas dans les rayons ? Le pire c'est que l'un d'entre eux les a même mis à -40% pour être bien sûr de les vendre", dénonce-t-elle.

Christiane Lambert enfonce le clou : "Nous sommes dans un pays où, quand il y a des procédures de retrait, chaque maillon doit être respectueux. Si il y a un manquement, un seul, ça fout la chaîne de responsabilité complètement à plat. Ce n'est pas du tout acceptable".