La réserve citoyenne est en marche, un an après les attentats

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Najat Vallaud-Belkacem, en visite dans un collège, le 7 janvier 2016. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Virginie Salmen et T.M.
Lancée après les attentats de janvier 2015, la réserve citoyenne permet à des citoyens, experts d'un sujet, d'aller dans les classes apporter un autre regard aux élèves.

L'idée était d'ouvrir l'école sur la société. Il y a un an, dans la foulée des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hypercacher, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallad-Belkacem, annonçait la création de la réserve citoyenne. Des citoyens, experts d'un sujet, se sont inscrits pour aller dans les classes apporter un autre regard aux élèves, notamment sur les questions de laïcité, mais pas seulement.

Des élèves réceptifs. Malgré une mise en route assez longue, certains de ces "réservistes" sont déjà allés dans les classes. Parmi eux, Dominique Ciavatti, qui s'est rendue dans une classe de Terminale la semaine dernière. Cette ancienne directrice des prisons de Fleury Mérogis et Fresnes était venue parler de droits de l'homme aux élèves et a le sentiment d'avoir été entendue. "Je crois que les élèves attendaient autre chose, peut-être, que ce qu'ils entendent au quotidien. Ils étaient surtout très sensibles à une lecture autre que celle qu'ils avaient sur les réseaux sociaux d'un tas de notions telles que la notion d'apatride, de réfugié ou de migrants", raconte-t-elle.

Des professeurs réservés. Si cela s'est bien passé, c'est aussi, selon elle, parce que le professeur n'avait pas peur de la concurrence sur son domaine d'expertise personnelle. Lui dispense le cours et elle vient apporter son expérience de terrain. Mais tous les professeurs ne réagissent pas de la même manière. Certains se demandent si ces réservistes sont suffisamment rodés au milieu scolaire et si ce n'est pas une remise en cause du travail des profs. "On a l'impression qu'on ne fait pas confiance aux enseignants pour faire ce travail sur les valeurs de la République, sur la citoyenneté, et qu'il faudrait absolument faire venir des personnalités extérieures pour que ce soit fait, parce que les profs ne savent pas faire", s'indigne Amélie Hart-Hutasse, professeur d'histoire-géographie.

Pour l'instant les interventions dans les classes se comptent "probablement en centaines", selon le ministère, sur plus de 5.000 inscrits.