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Clara Guilliet , modifié à
Des policiers manifestent jeudi, une image rare, sinon inédite. Ils dénoncent un ras-le-bol et une pression trop forte, et ils ont le soutien du directeur général de la police nationale.
INTERVIEW

La police sous pression. Celles des casseurs, celle de la lutte anti-terroriste. Ce mercredi, les rôles sont inversés. C'est la police qui descend dans la rue, à l'appel du syndicat Alliance, pour exprimer sa colère. Jean-Marc Falcone, le directeur général de la police nationale dit comprendre ses hommes sur Europe 1. "Depuis les attentats de janvier 2015, il faut assurer le plan vigipirate, l'état d'urgence. Il faut aussi assurer la vie quotidienne de ce pays avec toutes les petites formes de délinquance que cela implique", égrène Jean-Marc Falcone. "On en demande beaucoup aux forces de l'ordre".

"360 fonctionnaires blessés depuis mars".  Le directeur de la police nationale ne se rendra pas place de la République à Paris saluer ses hommes, mais il dit les soutenir. "Lorsqu'ils se font agresser physiquement et verbalement sur le terrain depuis mars 2015, on peut comprendre qu'ils soient exaspérés. Mardi, nous avons encore eu un blessé grave en marge des manifestations. Un policier blessé à l’œil. Je compte 360 fonctionnaires blessés depuis mars."

"Ce sont les casseurs qui posent problème." Jean-Marc Falcone nuance néanmoins le sentiment de malaise des forces de l'ordre. "Cette violence vient d'une frange de la population. C'est une frange de 10% peut-être, mais très active et très violente. Ce sont les casseurs qui posent problème, pas ces dizaines de milliers de personnes qui descendent dans la rue pour manifester comme ils en ont le droit." Sur la publication de tracts ou la diffusion de vidéo anti-flics sur les réseaux sociaux, il tempère. "Ce qui m'embête, c'est que ça alimente un conflit. Ça cristallise un rejet de gens qui n'y avaient peut-être pas pensé." Dans un sondage publié ce mercredi, 82% des personnes interrogées reconnaissent pourtant avoir une bonne opinion de la police nationale. 

Eviter les dérapages. "J'ai 150.000 policiers, 100.000 gendarmes qui interviennent jour et nuit, dans des conditions difficiles. Il se peut que quelque-uns puissent commettre des actes qui ne sont pas légitimes", a toutefois admis Jean-marc Falcone. "Le ministre Bernard Cazeneuve l'a dit à plusieurs reprises. 'S'il y a des dérapages du côté de la police, l'administration prendra ses responsabilités'".