La pilule garde une place plus importante en France qu'ailleurs dans le monde

En France, 50% des femmes en âge de procréer et en union prenaient la pilule en 2010
En France, 50% des femmes en âge de procréer et en union prenaient la pilule en 2010 © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
La pilule est la troisième méthode contraceptive la plus utilisée dans le monde, après la stérilisation (féminine notamment) et le stérilet.

La pilule reste le contraceptif le plus utilisé en France en dépit des controverses, alors qu'elle n'est qu'en troisième position à l'échelle mondiale derrière la stérilisation et le stérilet, selon une étude de l'Ined publiée mercredi.

Méthode la plus utilisée : la stérilisation féminine. À l'approche des 50 ans de la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception, promulguée le 28 décembre 1967, l'Institut national d'études démographiques (Ined) a comparé la situation française à celle des autres pays. La méthode de contraception la plus utilisée dans le monde est la stérilisation, celle-ci étant plus souvent pratiquée sur les femmes que sur les hommes, souligne l'Ined.

Parmi les femmes d'âge reproductif en union qui utilisent une contraception, 54% avaient recours à la stérilisation - sur elles-mêmes ou leur partenaire - au Mexique en 2015, 43% aux États-Unis en 2006, 39% en Chine en 2006 et 32% au Brésil en 2013. Dans tous ces pays, il s'agit en majorité de stérilisations féminines. En France, seules 5% des femmes en union avaient recours en 2010 à la stérilisation à visée contraceptive, encadrée par la loi du 4 juillet 2001. 

La pilule largement utilisée en France. Après le stérilet, la pilule est la troisième méthode contraceptive la plus utilisée dans le monde. Si les femmes d'âge reproductif en union y ont massivement recours en Algérie (75% en 2012), en France (50% en 2010) ou au Brésil (43% en 2013), elle tient une place marginale au Mexique (4%) et en Chine (1%). L'injection hormonale, peu employée en France, est utilisée par 45% des femmes d'âge reproductif en union au Kenya en 2015, 44% au Mozambique en 2011 et 24% au Pérou en 2014.

L'Espagne championne de la "contraception masculine". En Espagne, le recours à des méthodes considérées comme masculines (stérilisation masculine, préservatif et retrait) représente près de 53% des usages contraceptifs, contre 15% en France et 37% aux États-Unis.

Une défiance vis-à-vis de la pilule. En France, le retrait est resté, du XVIIIè siècle aux années 1970, la méthode la plus couramment utilisée. La pilule, parce qu'elle donne aux femmes la possibilité de gérer elles-mêmes, et efficacement, leur fécondité, était à cette époque le symbole de leur émancipation, note l'Ined.

Mais depuis la crise de 2012-2013 déclenchée par la révélation des risques cardio-vasculaires accrus liés aux pilules de 3ème et 4ème génération, le recours à la pilule a décliné : -18% entre 2010 et 2013, -9% entre 2013 et 2016. Les femmes se sont reportées sur le stérilet, le préservatif ou le retrait. "La France semble être passée à une nouvelle étape, celle du partage plus égalitaire de la responsabilité contraceptive" entre hommes et femmes, selon l'Ined.