La parole de Rondot contre celle de Villepin

  • Copié
, modifié à
Le général a affirmé lundi que Villepin savait dès janvier 2004 que le nom de Sarkozy apparaissait sur les listings Clearstream.

Spécialiste du renseignement français, et témoin clédu procès Clearstream, le général Philippe Rondot a témoigné à charge lundi contre Dominique de Villepin au procès du complot Clearstream, qui aurait visé Nicolas Sarkozy.

Phlippe Rondot, qui a enquêté en 2003 et 2004 sur l'affaire pour le ministère de la Défense, a déclaré que, contrairement à ce qu'avait dit l'ex-premier ministre la semaine dernière, il avait été question de Nicolas Sarkozy lors d'une réunion sur les listings Clearstream, à laquelle il participait le 9 janvier 2004. "Le nom de Nicolas Sarkozy a été cité par les uns et par les autres. M. Jean-Louis Gergorin (alors vice-président d'EADS, NDLR) a évoqué un compte couplé sur un certain Bocsa le liant à Nicolas Sarkozy", a-t-il précisé au cours de son audition.

Le général a assuré que Dominique de Villepin l'avait bien appelé téléphoniquement en mars 2004 pour qu'il obtienne la remise en liberté d'Imad Lahoud, auteur présumé des faux listings, alors en garde à vue pour une autre affaire.

Il a confirmé que l’ancien premier ministre lui avait dit en juillet 2004 à propos de l'affaire : "Si nous apparaissons, le président de la République et moi, nous sautons". Dominique de Villepin avait aussi nié la semaine dernière avoir tenu ces propos.

Enfin, Philippe Rondot a défendu son rôle dans l'affaire. "Je sais qu'en France, les militaires n'ont pas bonne réputation (...) Tout de même, je n'ai pas un QI de pétoncle !", a-t-il dit. Il s'est justifié sur le fait d'avoir été trompé par Imad Lahoud, qui lui avait fait croire qu'il pouvait le conduire à Oussama ben Laden. "Je suis un officier de renseignement, un militaire, je ne suis pas un espion et encore moins un maître espion comme j'ai pu le lire dans la presse", a-t-il fait valoir.