La mère et la sœur d'un ingénieur tué en Angola se sont entretenues avec Macron

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Clémence Nayme (à gauche) et sa mère ont effectué un sit-in devant l'Élysée. © LUDOVIC MARIN / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Benoît Nayme, un ingénieur de 26 ans, avait été tué en Angola en 2016, frappé à mort par des inconnus. 

La mère et la soeur de Benoît Nayme, un ingénieur stéphanois de 26 ans tué en Angola fin 2016, ont pu s'entretenir lundi au téléphone avec Emmanuel Macron, après avoir été reçues à l'Élysée par un conseiller du président.

"Le président nous a écoutées. C'était un entretien sincère qui nous a touchées", a déclaré Clémence Nayme, la soeur cadette du défunt, à l'issue de son échange avec le chef de l'État.

Un sit-in devant l'Élysée. Clémence Nayme, et sa mère Josiane, qui souhaitaient rencontrer le président de l'Angola João Lourenço, en visite officielle en France, avaient fait plus tôt un sit-in devant l'Élysée. Elles avaient accepté d'y mettre fin en échange d'une rencontre à la mi-journée avec un conseiller présidentiel chargé de l'Afrique, puis d'un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron "a évoqué ce sujet" lors de son déjeuner avec le président angolais et l'a qualifié "d'important pour la coopération" entre les deux pays, a rapporté la Stéphanoise de 27 ans.

"Selon Emmanuel Macron, les deux chefs d'État se sont engagés à faire avancer l'affaire jusqu'à l'aboutissement de la vérité", a-t-elle ajouté, en précisant que le président Lourenço avait pour sa part "favorisé la mise en place de l'entraide judiciaire demandée par la France en l'absence de convention entre les deux pays".

Une information judiciaire pour "homicide volontaire" ouverte. Le jeune ingénieur, employé dans le secteur parapétrolier, avait été frappé à mort par des inconnus, dans la nuit du 30 novembre 2016, dans sa résidence du Cabinda, une enclave angolaise au nord de la République démocratique du Congo. Après la mise à l'écart de la thèse d'un cambriolage qui aurait mal tourné, l'enquête a été réorientée vers un homicide. En mars, une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte par la juge Céline Gaudillère du TGI de Paris.

La demande de la France d'une entraide pénale internationale ayant finalement été acceptée quelques semaines plus tard par les autorités angolaises, des policiers de l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) se rendront en Angola en juin.

"On n'a encore aucune réponse concrète". "Dans deux jours, cela fera 18 mois que mon frère a été assassiné. Et aujourd'hui on n'a encore aucune réponse concrète. Ça commence à être long", avait déploré la jeune femme, à son départ de Saint-Etienne. "Parmi les hypothèses demandant à être vérifiées, est évoquée l'éventuelle découverte d'une affaire de corruption par le jeune ingénieur envoyé comme chef de projet au Cabinda", a déclaré Me André Buffard, l'avocat de la famille.

Une nouvelle autopsie de Benoît Nayme, réalisée en octobre à l'Institut médico-légal de Saint-Etienne à la demande de la famille, après l'exhumation du corps, avait confirmé que des violents coups portés à la tête à l'aide d'une objet contondant étaient à l'origine de la mort de ce gaillard de 1,90 mètre, ex-champion de la Loire de judo.

Diplômé des Arts et Métiers de Cluny, le jeune homme travaillait depuis 2014 en Angola au sein de l'entreprise française de chaudronnerie Friedlander (groupe Ortec), sous-traitante du pétrolier américain Chevron.