La mère d'une victime de Merah ouvre un centre contre la radicalisation

La première "Maison Imad pour la jeunesse et les parents" a été inauguré mardi à Garges-les-Gonesse, dans le Val-d'Oise.
La première "Maison Imad pour la jeunesse et les parents" a été inauguré mardi à Garges-les-Gonesse, dans le Val-d'Oise. © Geoffroy Van der Hasselt / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
"Le but est avant tout de créer du lien et de parler à ces jeunes, les écouter et ne pas les laisser à l'abandon", selon Latifa Ibn Ziaten.

Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier soldat tué par le djihadiste Mohamed Merah en 2012, a inauguré mardi à Garges-les-Gonesse, dans le Val-d'Oise, sa première "Maison Imad pour la jeunesse et les parents". Cette maison est un centre d'accueil pour lutter contre la radicalisation des jeunes. "Le but est avant tout de créer du lien et de parler à ces jeunes, les écouter et ne pas les laisser à l'abandon", a déclaré Latifa Ibn Ziaten lors du lancement de ce centre nommé en mémoire de son fils Imad, tué le 11 mars 2012 à Toulouse. "Il faut prévenir la radicalisation avant qu'il ne soit trop tard", a-t-elle ajouté.

Deux éducateurs à temps plein. Le centre, installé en deux mois seulement dans un bâtiment également utilisé par la mission locale de Garges-les-Gonesse, en partenariat avec la mairie de la ville, ouvrira ses portes jeudi et emploiera deux éducateurs à plein temps. La Maison se dotera aussi d'un psychologue et d'un avocat.

"Un numéro vert, ça ne suffit pas". Latifa Ibn Ziaten, qui se déplace partout en Europe avec son association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et pour la paix, créée en 2012, souhaitait depuis longtemps disposer d'un vrai lieu d'accueil fixe. "Je viendrai moi-même à la Maison trois fois par semaine", a assuré la mère d'Imad qui, dès l'assassinat de son fils, s'était déplacée à Toulouse pour parler aux jeunes de la cité, où avait grandi Mohamed Merah.

"Un numéro vert à appeler en cas de radicalisation, cela ne suffit pas", a-t-elle dit au sujet de la plateforme anti-djihad du gouvernement. "Il faut que ces jeunes aient des gens à qui parler en face d'eux, en vrai", a-t-elle martelé, avant de confier qu'une deuxième "Maison Imad" devrait prochainement voir le jour au Maroc.