La justice valide définitivement la crèche de Noël à la Roche-sur-Yon

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La question des crèches de Noël dans les bâtiments publics n'en finit pas de faire débat. © Yann COATSALIOU / AFP
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avec Reuters , modifié à
Depuis trois ans, partisans et opposants à l'installation d'une crèche dans un bâtiment départemental de Vendée se livrent bataille en justice.

La cour administrative d'appel de Nantes a définitivement confirmé vendredi la légalité de la crèche de Noël installée dans le hall de l'hôtel du département de Vendée, à la Roche-sur-Yon, au terme du quatrième et dernier épisode d'un long feuilleton judiciaire. Les juges ont annulé le jugement du tribunal administratif de Nantes, qui avait donné raison en novembre 2014 à la Fédération de la libre pensée.

Première décision cassée parle Conseil d'État. Cette association, dont les statuts stipulent que "les religions sont les pires obstacles à l'émancipation de la pensée", avait fait annuler à l'époque le "refus implicite" du département d'interdire cette crèche. La cour administrative d'appel de Nantes - qui a condamné la Fédération de la libre pensée à verser 2.000 euros au département pour ses frais de justice - avait déjà désavoué une première fois l'association en octobre 2015, mais ce premier arrêt avait été cassé pour "erreur de droit" par le Conseil d'État, qui l'avait sommée de revoir sa copie.

Débat animé. La décision de vendredi est conforme aux conclusions du rapporteur public, qui avait estimé lors de l'audience, le 19 septembre, qu'il existait bel et bien un "usage local" qui permettait de déroger au principe de neutralité du service public. La crèche litigieuse était en effet installée dans le hall de département depuis "un quart de siècle" avant que la Fédération de la libre pensée ne s'en émeuve, avait-il commenté. L'avocat du département, pour sa part, avait accusé l'association de pratiquer "une forme de révisionnisme historique". L'avocate chargée de la défense de la Fédération de la libre pensée avait maintenu pour sa part que des agents du département avaient pu être "interloqués", "choqués" et "heurtés dans leur liberté de conscience" par la présence de cette crèche de Noël dans les locaux de leur employeur.