La journaliste française expulsée de Chine est arrivée à Paris

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© FRED DUFOUR / AFP
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avec AFP
A son arrivée sur le sol français, elle a qualifié son expulsion décidée par Pékin d'"assez absurde" et d'"incompréhensible". 

La correspondante en Chine de l'hebdomadaire français L'Obs, Ursula Gauthier, expulsée de facto du pays suite à un article ayant déplu aux autorités chinoises, est arrivée à Paris vendredi matin.

"Absurde, incompréhensible". "Cela a été un mois et demi de cirque incroyable", a-t-elle déclaré, à son arrivée à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle à 4 heures 30. Elle a estimé que son expulsion était : "assez absurde, incompréhensible". "Tout ça pour un article d'analyse sur une situation, un article fait par tous les autres médias du monde", a-t-elle ajouté.

Une reculade des Chinois inenvisageable. "On ne doit pas évincer un journaliste qui a juste fait son travail qui a juste écrit un article, qui connaît la situation, je suis allée sur place j'ai fait des reportages, j'ai rencontré des spécialistes du Xinjiang", (nord-ouest de la Chine), a insisté Ursula Gauthier. "Précédemment, dans tous les cas où des journalistes on eu des problèmes, au dernier moment au 31 décembre, on leur a renouvelé leur carte mais là c'est évidemment qu'il y avait eu trop de déclarations publiques, c'était pas possible de reculer" pour les Chinois, a-t-elle indiqué.

Un article sur des actes terroristes. Ursula Gauthier devait quitter le territoire chinois au plus tard le 31 décembre, les autorités locales ayant décidé qu'elle n'obtiendrait pas le renouvellement de son visa. Elle est accusée d'avoir "défendu de manière flagrante" des actes terroristes dans un article, et d'avoir ainsi "provoqué l'indignation du peuple chinois" dans son article publié le 18 novembre pour le site internet de L'Obs, sur la région troublée du Xinjiang. Ursula Gauthier y écrivait notamment que l'attaque meurtrière visant des employés d'une mine dans la région troublée du Xinjiang "ne ressemble en rien aux attentats du 13 novembre" à Paris, mais était "une explosion de rage localisée" de Ouïghours musulmans, nombreux dans la région, et dont certains se plaignent de la tutelle de Pékin.