Le témoignage incroyable de Louisa, épargnée par le tueur d'Istres : "Je n'ai pas crié, je ne tremblais pas"

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Louisa Olivieri a été épargnée par Karl Rose, le tueur d'Istres, le 25 avril 2013. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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Nathalie Chevance, édité par A.H. , modifié à
Le 25 avril 2013, Louisa Olivieri croise la route de Karl Rose, qui vient de tuer deux personnes. Elle était sa prochaine cible mais en discutant avec le tueur, elle est parvenue à échapper à la mort.

Ce n'est pas une brute épaisse ni une force de la nature, mais une silhouette dégingandée qui a surpris tout le monde jeudi, à l'ouverture de son procès à Aix-en-Provence. Karl Rose, le tueur d'Istres est jugé pour avoir abattu trois personnes au hasard dans les rues le 25 avril 2013, avec sa kalachnikov. Mais à la barre, un témoignage a époustouflé tout le monde : celui d'une miraculée, une mère de famille blessée mais épargnée par le jeune homme de 19 ans.

"Je ne ferai pas des kilomètres avec toi pour que tu me tues". Louisa Olivieri a su manipuler celui qui se présente comme "une bombe à retardement" et qui n'avait qu'une obsession : tuer des gens. Lorsque Karl Rose croise la route de la quadragénaire qui roule dans sa voiture, il a déjà tué deux personnes. Le jeune homme tire à la kalachnikov en visant le pare-brise. Une balle passe à 23 cm de la tête de la tête de la conductrice. Elle saigne de la bouche. "La balle est passée très près de mon oreille. Pour moi, je n'étais plus là, je partais", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. Karl Rose monte alors à bord du véhicule. "Il m'aurait tuée. J'allais mourir. Je lui ai dit 'Je ne ferai pas des kilomètres avec toi pour que tu me tues'. Après, je lui ai dit tout ce que j'avais fait dans le social et qu'il était hors de question que je ne voie plus ma famille", se souvient Louisa.

"Je n'ai pas crié, je ne tremblais pas". "Je parlais toute seule. De ce fait, je ne l'ai pas énervé. Et puis je n'ai pas crié, je ne tremblais pas", assure la mère de famille. Pour Louisa, c'est son expérience professionnelle qui l'a aidée. "En travaillant dans le social, on a quand même des supports psychologiques qui nous aident bien", affirme-t-elle. Ce jour-là, Karl Rose descend finalement de la voiture de Louisa pour s'en prendre à un autre automobiliste qu'il tuera d'une rafale de kalachnikov. "J'avais la haine. Je voulais me venger des adultes". Voilà l'explication de ce jeune désocialisé, qui passait sa vie sur Internet. Son procès doit durer jusqu'au vendredi 13 janvier.