La Cour des comptes fustige le suivi des élèves

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avec Virginie Salmen , modifié à
ZÉRO POINTÉ - Les programmes de soutien de l’Education nationale ne seraient pas assez efficaces.    

La copie est à revoir selon la Cour des comptes. Dans un rapport rendu mercredi, elle préconise de revoir la définition du temps de travail des professeurs du secondaire. Objectif : améliorer le suivi individualisé des élèves prôné dans la loi.

Des résultats encore en berne malgré les aides. S'adapter aux besoins de chaque élève "constitue une priorité dans les textes, mais pas dans le fonctionnement interne du ministère", relève la Cour des comptes. Alors même que l'Etat consacre 2 milliards d'euros à une douzaine de dispositifs, les résultats des élèves français se dégradent toujours dans les enquêtes internationales.

Des changements incessants. Le rapport pointe une "absence de lisibilité", une "faiblesse du pilotage" et des "revirements incessants" qui conduisent "à supprimer un dispositif au bout de quelques années" pour le remplacer par un autre. La France "semble ne pas avoir tranché entre deux modèles: celui de la remédiation pour les seuls élèves en difficulté, par le biais de dispositifs hors la classe" et "celui de l'accompagnement pour tous, d'inspiration beaucoup plus récente, pratiqué de manière systématique dans le temps d'enseignement commun".

Les devoirs sur table pointés du doigt. Les professeurs français donnent énormément de devoirs sur table. Ils se retrouvent du coup avec des paquets de copies à corriger chez eux et passent forcément moins de temps dans la classe auprès des élèves. "Je passe à peu près 4 à 5 heures par semaine à corriger mes copies", regrette Anne, professeur de français en lycée. "Je préférerai avoir plus de temps à faire des exercices avec eux en classe. Ça serait beaucoup plus efficace".

Mieux aménager le temps de travail des profs. La Cour des comptes propose de "donner aux directeurs d'école et aux chefs d'établissement la possibilité de moduler la répartition du temps de service des enseignants en fonction des besoins des élèves". Il faudrait notamment prévoir la mise en place sur l'année scolaire de "plages horaires variables de soutien et d'accompagnement".