La compagnie Yemenia dans la ligne de mire

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A Paris et à Marseille, des membres de la communauté comorienne ont fait entendre leur colère au lendemain du crash de l’A310.

Depuis l’annonce du crash de l’A310 mardi matin, ils sont partagés entre tristesse et colère. Des membres de la communauté comorienne installés à Marseille et à Paris s’en sont pris directement à la compagnie aérienne Yemenia qu’ils accusent d’avoir été négligente en matière de sécurité.

A Marseille, des centaines de personnes ont contraint à la fermeture mercredi plusieurs agences de voyage du centre-ville qui vendent des billets de la compagnie du Yémen, réclamant des avions aux normes pour transporter les familles en deuil."Stop les avions poubelles, stop les avions de la mort", a répété Farid Soilihi, le président de l'association "SOS voyages aux Comores" qui dénonce les conditions déplorables des vols entre Sanaa et Moroni. Les forces de l'ordre ont dû s’interposer pour ramener le calme.

A Paris-Roissy, plusieurs dizaines de jeunes Comoriens ou d'origine comorienne ont, de leur côté, bloqué mercredi matin un vol de la compagnie Yemenia pour Sanaa. L’appareil est finalement parti avec 40 minutes de retard et une soixantaine de passagers manquants.

Parmi les revendications des familles de victimes du crash : que les autorités françaises, ou des structures comme la Croix-Rouge ou le Samu, les accompagnent jusqu’aux Comores pour les obsèques. "Comme ce qui s'est passé pour le Brésil parce que nous sommes des Français à part entière", a rappelé un autre Comoriens de Marseille, M'Saïdi Mohamed. Cette revendication a reçu en fin de journée le soutien du consul honoraire des Comores à Marseille, Stéphane Salord, qui a demandé que les familles des victimes de ce crash bénéficient d'une "égalité de traitement" avec celles du crash de l'Airbus d'Air France au large du Brésil.

Face à Yemenia, l'Union européenne a également haussé le ton. Dans une lettre envoyée à Yemenia, Bruxelles met en garde : la compagnie aérienne pourrait être inscrite sur la liste noire de l'Union européenne si elle ne fournit pas de garanties de sécurité supplémentaires d’ici au 10 juillet. En cause : des déficiences qui doivent faire l’objet de "mesures correctrices".