L'émotion des survivants du drame de Malpasset

  • Copié
, modifié à
Un millier de personnes ont assisté mercredi à Fréjus aux commémorations de la catastrophe qui fit 423 morts il y a cinquante ans.

Plus de mille personnes ont assisté mercredi matin à Fréjus, dans le Var, aux cérémonies du 50e anniversaire de la catastrophe de Malpasset. C’est dans l’émotion et le chagrin qu’elles ont commémoré ce drame qui, en 1959, a fait 423 morts dont 135 enfants.

Survivants et familles de victimes participeront en soirée par un office religieux. Les cérémonies se poursuivront jeudi par des dépôts de gerbes et un recueillement devant les tombes en présence du président du Sénat, Gérard Larcher.

L'ancienne impératrice d'Iran Farah Diba Pahlavi était présente aux côtés des autorités locales et régionales, le préfet du Var, Hugues Parant, représentant le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. Au lendemain du drame, elle avait joué un rôle actif au profit des orphelins de la catastrophe en accueillant trois enfants de Fréjus.

"Pour ces disparus, il y a toujours le risque d'une deuxième mort, celle de l'oubli et de l'indifférence", a déclaré le sénateur-maire (UMP) Elie Brun, rappelant "le courage des sauveteurs de l'époque, que nous avons retrouvés et vers qui va notre reconnaissance". "Fréjus meurtrie a su se reconstruire tout en préservant son âme et sa mémoire car un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir", a-t-il ajouté.

Pour l’ancien maire de Fréjus François Léotard, dont le père André a eu à gérer la catastrophe, "cette nuit du 2 décembre 1959 est une blessure, dans l'histoire de la ville". L‘ancien ministre a aussi parlé de "devoir de mémoire", évoquant "l'effondrement meurtrier suivi d'une vague de vie, de solidarité humaine, de fraternité".

Michèle avait 14 ans le jour où le barrage a cédé. Le 2 décembre 1959, elle était, par chance, en pension à Cannes, ce qui lui a sauvé la vie. Mais ce jour-là, elle a perdu presque toute sa famille, ainsi qu'elle l'a expliqué au micro Europe 1 de Brigitte Rénaldi :

A l'issue de la cérémonie a été dévoilé le mémorial réalisé par le sculpteur Michel Mourier. L'œuvre monumentale en inox symbolise, en six tours grandissantes, la renaissance de Fréjus, telle que l'avait souhaitée le général de Gaulle au lendemain de la catastrophe. Des pupitres, sur lesquels sont gravés les noms des victimes, conduisent au monument où figurent ces mots prononcés à l’époque par Charles de Gaulle : "Que Fréjus renaisse".

> En vidéo : il y a 50 ans, la tragique catastrophe de Malpasset