L’arrestation de deux écoliers fait polémique

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Parents d’élève, syndicats d’enseignants, défenseurs des droits de l’homme : l’indignation est grande après l’arrestation à la sortie de l’école mardi de deux enfants en Gironde, suspectés d’un vol de vélo. La ministre de l'Intérieur a reconnu vendredi qu'on ne devait pas traiter "des enfants comme des adultes".

Un excès de zèle "inadmissible" à la sortie d’une école, avec des "suspects" aussi jeunes : l’arrestation de deux cousins de 6 et 10 ans mardi à la sortie de l’école Louis Aragon de Floirac près de Bordeaux n’en finit pas de provoquer des réactions d’indignation. Elus locaux, représentants des parents d’élèves et syndicats d’enseignants, comme le SNUIpp-FSU, ont dénoncé une arrestation "choquante et démesurée".

"C'est pas comme ça qu'on procède avec des enfants de 10 ans", s’est insurgée Aïsha Ouachin, la mère d'un des enfants interpellés, interrogée sur Europe 1 au micro de Stéphane Place :

 

L'affaire fait désormais polémique au plus haut sommet de l'Etat. La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a déclaré vendredi : "Par principe, on ne traite pas des enfants, surtout très jeunes, comme des adultes". Mais Michèle Alliot-Marie a refusé de se prononcer sur le fond du dossier, estimant qu'il y avait des "versions" différentes. Une enquête interne a été ordonnée. Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, avait déclaré jeudi qu'il "s'interrogeait sur les circonstances de l'interpellation". Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, on parle de "dysfonctionnement".

"C’est un non-événement", a assuré de son côté Albert Doutre, le directeur départemental de la sécurité publique, qui a certifié jeudi que "les services de police ont agi par rapport aux réquisitions d’une victime, sans excès d’aucune sorte". L'affaire est "complètement banale" pour la police, a renchéri sur Europe 1, Aymed Korbosli, le secrétaire régional de l'UNSA Police :

 

Conduits au commissariat, les enfants ont été entendus pendant près de deux heures. A l’origine de cette affaire, une mère de famille avait déposé plainte pour vol après avoir pensé reconnaître ses vélos -l'un dérobé la veille, l'autre disparu depuis deux ans- aux mains des deux écoliers.