"Jungle" de Calais : la justice saisie en urgence par deux ONG

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CC avec AFP , modifié à
Hébergement, sécurité, asile... Deux ONG veulent contraindre l'Etat à prendre des mesures en urgence pour les 6.000 migrants de la "jungle" de Calais.

Hébergement, sécurité, asile... Arguant d'"insuffisances criantes" de la part des pouvoirs publics, deux ONG ont décidé de saisir la justice pour contraindre l'Etat à prendre des mesures en urgence sur la "Jungle" de Calais (Pas-de-Calais), où 6.000 migrants vivent dans des conditions insalubres.

48 heures pour fixer une audience. Médecins du monde et le Secours catholique, accompagnées de représentants des habitants du bidonville, ont annoncé avoir déposé lundi un recours en référé-liberté devant le tribunal administratif de Lille pour obtenir que l'Etat, ses représentants (préfecture, Agence régionale de santé) ou encore la ville de Calais prennent des mesures immédiates et drastiques sur ce campement. Il s'agit d'une démarche juridique accélérée: le tribunal aura 48 heures pour fixer une audience et "la logique est qu'on ait une décision d'ici la fin de la semaine", a indiqué Patrice Spinosi, avocat des ONG.

Rupture du dialogue avec le gouvernement. Les deux ONG ont choisi la voie judiciaire là où Emmaüs France avait préféré rompre le dialogue sur Calais avec le gouvernement il y a un mois, l'accusant d'"inertie malsaine". Elles appuient leur requête sur "la violation de plusieurs droits fondamentaux": respect de la vie, dignité humaine, droit de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants, accès au droit d'asile... "Il faut que des mesures soient prises pour leur permettre de vivre dans des conditions minimales de décence. Cela veut dire résoudre les difficultés liées au développement des maladies, de la saleté, les insuffisances de points d'eau potable, le nettoyage du camp, l'augmentation considérable des bennes à ordures...", a expliqué Me Spinosi.