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François Guennoc, secrétaire de l'association "l’Auberge des migrants", estime qu'un démantèlement du camp nécessite d'abord de résoudre la question de l'accueil des migrants.
INTERVIEW

Bernard Cazeneuve a promis la poursuite, "par étapes" et sans fixer de calendrier, du démantèlement de "la jungle" de Calais, devenue le plus grand bidonville de France. Dans une interview au quotidien Nord Littoral, le ministre de l’Intérieur, qui sera sur place vendredi après-midi, a expliqué vouloir s’attaquer à la partie nord du campement géant, après un démantèlement de la partie sud en février et mars 2016. 8.000 places d’hébergement supplémentaires pour les migrants vivant encore dans "la jungle" doivent être créées partout en France, a encore précisé le ministre.

Ne pas se précipiter. "On est satisfait qu’il n’annonce pas de date précise parce que l’on pense, et le ministère doit le penser aussi, que démanteler le camps aujourd’hui, c’est à dire détruire les abris et disperser les gens, causera plus de problèmes qu’il ne va en résoudre", soutient au micro d’Europe Midi François Guennoc, secrétaire de l'association "l’Auberge des migrants".

Débloquer des places d’hébergements. Néanmoins, "on est très déçu par le fait que monsieur Cazeneuve n’ait pas reparlé de la Grande-Bretagne, qui doit assumer ses responsabilités, notamment vis-à-vis du regroupement familial", relève le responsable associatif. "Ça serait la solution pour un certain nombre de personnes." Il estime également que le nombre de places d’hébergement ne se débloque pas assez rapidement : "Il faut faire monter en puissance le dispositif national d’accueil qui, aujourd’hui, est complètement saturé. […] Il semble que les choses n’avancent pas assez vite", pointe-t-il.

Amélioration des conditions de vie. François Guennonc relève cependant une diminution sensible du flux de migrants. "Il y a un an, il y avait beaucoup plus de monde sur l’autoroute, il y avait des centaines et des centaines de migrants sur l’autoroute, on l’a un peu oublié. Aujourd’hui, il y a 150 à 200 migrants sur un secteur bien précis." Surtout, il salue une légère amélioration des conditions sanitaires à l’intérieur du campement. "La situation, il y a un an, à certains égards, était plus mauvaise sur le plan humanitaire. L’Etat a fait un petit quelque chose, et nous on a fait beaucoup. Les gens sont dans des conditions de survie, disons, acceptables… mais bien évidemment, ce bidonville doit disparaître à terme."