Jugés pour le viol d'une enfant, ils voulaient faire accuser des étrangers

Les deux frères sont jugés à partir de jeudi (photo d'illustration)
Les deux frères sont jugés à partir de jeudi (photo d'illustration) © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP
En violant une enfant en 2004, deux frères ont voulu se faire passer pour des étrangers. Ils comparaissent devant le tribunal de Caen et encourent 20 ans de prison. 

Deux frères, dont un a des croix gammées tatouées sur le corps, sont jugés depuis jeudi à Caen pour le viol d'une collégienne de 12 ans dont ils ont voulu faire accuser des étrangers. L'audience s'est ouverte jeudi matin à huis clos devant les assises du Calvados, en présence de la victime. Le procès doit durer deux jours.

Des signes nazis tatoués sur le corps. Le frère aîné, un homme carré de taille moyenne aux cheveux ras âgé de 47 ans, comparaît pour viol et agression sexuelle. L'autre accusé, un homme grand et mince aux cheveux courts âgé de 36 ans, est poursuivi pour complicité. Selon l'accusation, en octobre 2004, les deux hommes ont enlevé l'enfant alors qu'elle rentrait du collège à Vire, avant de l'emmener dans un bois et de la violer. Les deux hommes se sont appelés par des prénoms d'Afrique du Nord afin de se faire passer pour des étrangers, selon le parquet général de Caen.

Le principal accusé a des croix gammées ainsi que d'autres signes nazis tatoués sur le corps, selon la même source. Ces tatouages n'étaient pas visibles à l'audience. Aujourd'hui, le frère aîné "ne revendique rien à travers cet acte, sinon la honte profonde de l'avoir commis", a déclaré devant des journalistes, juste avant l'ouverture du procès, Maître Olivier Pacheu, l'avocat du principal accusé. "C'est quelqu'un qui a été proche de groupuscules extrémistes plutôt d'extrême droite. C'est surtout quelqu'un qui était perdu et a cherché là une sorte de famille", a-t-il ajouté.

Un comportement "pas très rationnel". La volonté de se faire passer pour étranger pendant l'acte afin de "faire croire que les étrangers sont des gens qui font du mal" montre "qu'on est dans un comportement pas très rationnel", a aussi dit Maître Olivier Pacheu.

L'affaire avait été classée en 2007 avant que l'instruction ne soit rouverte en 2014, lorsque les deux accusés ont été arrêtés puis condamnés à Rennes pour une tentative de vol. L'ADN alors prélevé du frère aîné correspondait à celle retrouvée lors du viol de 2004. Les deux hommes qui comparaissent détenus encourent 20 ans de prison.