Jugement dans l'affaire des fuites sur l'identité des frères Kouachi

Sur les quatre accusés, deux policières sont soupçonnées d'avoir transmis des copies de documents d'identification des frères Kouachi. Image d'illustration.
Sur les quatre accusés, deux policières sont soupçonnées d'avoir transmis des copies de documents d'identification des frères Kouachi. Image d'illustration. © MEHDI FEDOUACH / AFP
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avec AFP , modifié à
Quatre personnes vont être jugées mercredi pour avoir communiqué l'identité des deux terroristes lors de leur traque en janvier 2015.

En pleine traque des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, la diffusion de l'identité des frères Kouachi avait ruiné "tout espoir de surprise", selon le procureur François Molins. Le tribunal rend mercredi son jugement contre les responsables présumés de cette fuite.

Deux policières, un ancien de la DGSE et un reporter. À l'audience, le 6 juillet devant le tribunal correctionnel de Paris, le parquet a requis deux mois de prison avec sursis contre deux policières accusées d'avoir transmis des copies de documents d'identification des frères Kouachi. Contre Pierre Martinet, ancien de la DGSE (renseignement extérieur) reconverti dans la sécurité privée, et le reporter Jean-Paul Ney, le ministère public a requis 3.000 euros d'amende. Ils sont tous deux poursuivis pour recel. Ils avaient diffusé un avis de recherche des deux tueurs et d'un supposé complice, le beau-frère de Chérif Kouachi, finalement rapidement mis hors de cause. En août, il a été mis en examen et placé en détention provisoire, car soupçonné d'avoir voulu se rendre en Syrie pour faire le djihad. 

Un "impératif de sécurité publique" pour Ney. Jean-Paul Ney avait notamment tweeté un cliché de la carte d'identité de Saïd Kouachi, en écrivant : "On vous tiens enfants de putain (sic)". Là où Jean-Paul Ney a justifié sa démarche par un "impératif prépondérant de sécurité publique", parlant de "chaîne de solidarité policière et citoyenne", la magistrate du parquet l'a étrillé, estimant qu'il "sort complètement de son rôle". De son côté, Pierre Martinet avait assuré qu'il tenait de Jean-Paul Ney les documents qu'il a diffusés sur Facebook.

Un des policières nie les faits. Quant aux policières, en poste en province, l'une conteste avoir envoyé les documents litigieux, tandis que l'autre a assuré ne l'avoir fait que pour s'assurer de leur authenticité auprès de Pierre Martinet. L'enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", n'a pas permis de remonter jusqu'à la fuite initiale, qui a permis aux deux policières poursuivies d'avoir les copies des documents.