Annie Slama est libre depuis six ans. 1:33
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Nathalie Chevance, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Annie Slama doit comparaître ce mardi pour le meurtre de son ex-mari en octobre 2010. Victime de violences conjugales pendant 17 ans, elle plaide la légitime défense. 

Est-ce une nouvelle affaire Sauvage ? Annie Slama, une femme de 61 ans, comparaît mardi à Aix-en-Provence pour le meurtre de son ex-mari dont le corps avait été repêché aux larges des calanques en octobre 2010. Elle plaide la légitime défense et comparait libre devant le parquet des Bouches-du-Rhône. 

17 ans de violences conjugales. "J'ai agis par instinct de survie", explique Annie Slama. Pendant 17 ans, elle est la victime de la violence de son ex-mari, Jacques Metais, alcoolique et maniaco-dépressif qui est allé jusqu’à utiliser une hache et une tronçonneuse pour terroriser sa femme. Mais le jour du drame, lorsqu'une nouvelle dispute éclate sur le catamaran familial, et que Jacques tente de l'étrangler, Annie Slama réussi à l'étouffer à mains nues. Elle se débarrassera du corps quelques jours plus tard en le jetant à la mer, lesté d'une ancre, poignets enchaînés et la tête recouverte d’une bande adhésive.

Intelligente, narcissique et manipulatrice. "Ce drame est le point d'orgue d'une histoire de violences conjugales. La question de savoir ce que la justice doit faire de cette femme est au centre de ce procès", explique Maître Olivier Lantelme, avocat d'Annie Slama. "Le drame remonte à huit ans, et cela fait six années qu'elle est libre et qu'elle vit parmi nous sans représenter le moindre danger pour la société". "Il faudra que le jury comprenne qu'il ne faut peut-être pas rajouter des barreaux au malheur", plaide-t-il. Aujourd’hui psychologue, Annie Slama est "terrorisée à l'idée de retourner en prison". 

Mais les enquêteurs dressent un portrait différent de la sexagénaire et la décrivent comme une femme très intelligente, mais aussi narcissique, et une manipulatrice qui a mis huit mois avant d'avouer son crime. D'autant que les constatations montrent que l’asphyxie "serait plutôt due à l’apposition d’un scotch" sur les orifices respiratoires, ce qui accréditerait "une mise à mort volontaire" de la victime décédée à la suite d’une "lente agonie". Quant au fait d'avoir jeté le corps de Jacques Metais par dessus bord, les enquêteurs y voient le sang-froid glaçant d'Annie Slama qui usurpera ensuite l’identité de son défunt mari pour opérer des transferts financiers à son profit.