Jean-Marie Le Pen conteste au tribunal son exclusion du FN

À trois reprises en 2015, la justice a donné raison à Jean-Marie Le Pen dans ce dossier.
À trois reprises en 2015, la justice a donné raison à Jean-Marie Le Pen dans ce dossier. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le cofondateur du parti d'extrême-droite va réclamer mercredi sa réintégration mais aussi deux millions d'euros pour le "très grave préjudice" dont il s'estime victime. 

Le Pen contre Le Pen, quatrième manche. Après trois victoires judiciaires l'an dernier face au Front national dirigé par sa fille, qui l'avait suspendu, Jean-Marie Le Pen, banni depuis du parti d'extrême droite, revient mercredi au tribunal pour tenter de faire annuler son exclusion. Le cofondateur du Front national, 88 ans, sera présent à l'audience du tribunal de grande instance de Nanterre, qui débutera à 14h.

Trop de provocations, estime le FN. Jean-Marie Le Pen avait été suspendu du FN en mai 2015, puis exclu le 20 août de la même année par le bureau exécutif, instance suprême du parti, après une série de provocations guère nouvelles sur le fond à propos de la Shoah et du maréchal Pétain, jugées pénalisantes pour la stratégie de "dédiabolisation" menée par sa fille.

La justice lui a déjà donné raison. À trois reprises, l'été dernier, la justice lui avait donné raison face au parti qu'il a longtemps incarné. D'abord en annulant sa suspension puis, à deux reprises, en suspendant le congrès par correspondance censé supprimer son statut de président d'honneur. Pour ce quatrième round judiciaire, Jean-Marie Le Pen demande au tribunal d'annuler son exclusion, "entachée d'irrégularités de forme et de fond" et ainsi d'ordonner sa "réintégration parmi les membres" du parti, selon l'assignation.

Deux millions d'euros pour un "grave préjudice". En outre, lui qui s'estime président d'honneur "à vie" du FN demande à la justice de dire "en tout état de cause" que son exclusion en tant que membre ne saurait le priver de ce titre et des prérogatives qui y sont attachées, et de lui permettre notamment de siéger à nouveau au sein des instances dirigeantes du parti. Dénonçant "un grand nombre de voies de fait", il réclame enfin au Front national, qu'il a cofondé en 1972, deux millions d'euros en réparation d'un "très grave préjudice" porté à sa fonction de président d'honneur, mais aussi "à sa dignité, son honneur, sa notoriété et son action politique".