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G.P. , modifié à
Avec un moral au plus bas depuis 20 ans et des attentats ciblant leur mode de vie, les Français sont-ils en train de perdre leur art de vivre ? Jean d'Ormesson a donné son avis dans "Il n'y en a pas deux comme elle" mardi.

Au lendemain des attentats du 13 novembre, circulait sur les réseaux sociaux un texte en anglais. Ce commentaire d'une internaute du New York Times, qui glorifiait l'idée qu'elle se faisait de l'art de vivre à la française attaqué par les terroristes, avait connu un succès fou sur la toile.

Jean d'Ormesson reconnaît dans ce texte un bel hommage, même si pour lui, l'art de vivre à la française se résume en trois points : "légèreté, élégance et gaieté". C'est justement ce dernier point qui pose problème aujourd'hui.

"Deux guerres effroyables, le chômage et les crises économiques". "Il y a quelque chose qui a un peu diminué en France, c'est la gaieté", reconnaît l'académicien, dans "Il n'y en a pas deux comme elle" mardi. Les attentats de janvier et novembre ont bien sûr marqué les esprits mais l'écrivain estime que cette baisse de moral remonte à plus loin. "On est moins gai qu'il y a 50 ans", explique-t-il. Entre temps, "il y a eu deux guerres effroyables, le chômage et les crises économiques". En janvier 2015, un sondage réalisé avant les attentats, indiquait que le moral des Français était au plus bas depuis 20 ans.

"À mon age, à 20 ans, le chômage était à 0,5%", s'est souvenu l'académicien. "Chercher un poste pendant trois ou six mois, je vous assure que cela n'existait pratiquement pas", a-t-il confié. Rappelons tout de même que jusqu'en 1965, les femmes mariées ne pouvaient pas exercer une profession sans l’autorisation de leur mari. Pour autant, l'académicien n'est pas résigné concernant la période actuelle ! "S'il y a une formule que je n'aime pas du tout, c'est 'c'était mieux avant'".