"Je ne suis pas favorable à la GPA aujourd'hui et je n'y serai pas favorable demain", affirme le généticien Axel Kahn

La gestation pour autrui exige "une forme d'aliénation d'un  tiers", estime Axel Kahn.
La gestation pour autrui exige "une forme d'aliénation d'un tiers", estime Axel Kahn.
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Pauline Darvey
La gestation pour autrui exige "une forme d'aliénation d'un tiers", estime le généticien et membre du Comité consultatif national d'éthique, Axel Kahn, invité de "C'est arrivé demain". 
INTERVIEW

La gestation pour autrui (GPA) sera t-elle autorisée un jour en France ? "Sans doute", répond le médecin et généticien, Axel Kahn, invité de C'est arrivé demain sur Europe 1, qui s'est néanmoins dit opposée à cette pratique.

"Un contrat commercial". Mardi, le Comité consultatif national d'éthique, dont il est membre, s'est prononcé pour une extension de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes mais a également rappelé son opposition à la GPA. Un avis partagé par le médecin.

"Je n'y suis pas favorable aujourd'hui, je n'y serai pas favorable demain", a assuré Axel Kahn. "Non pas que je remette en cause la légitimité du désir d'enfant, notamment des couples homosexuels masculins qui ont recours à la GPA", précise-t-il. "C'est un désir d'enfant qui a la même légitimité que de la part d'un couple hétérosexuel ou homosexuel féminin." 

Le problème de la GPA est lié, selon lui, à la manière d'"assouvir ce désir extrêmement honorable" qui "exige une forme d'aliénation d'un tiers, qui est la mère porteuse". "Cette mère porteuse - dans l'immense majorité des cas, il s'agit d'un contrat commercial - signe un papier dans lequel elle s'engage à ne pas s'éprendre du fruit de ses entrailles", relève Axel Kahn.

Avant de questionner : "Est-ce que vraiment vous croyez que mettre aussi la fonction gestatrice des femmes, après tant de fonction des femmes, dans le circuit marchand, est un progrès du droit des femmes ?" Axel Kahn répond lui-même : "Le droit des femmes, ce n'est pas rien quand même !"