"J'avais peur d'une infection" : renvoyée des urgences, elle fait une fausse couche chez elle

La jeune femme s'est rendue aux urgences avant d'être renvoyée chez elle (photo d'illustration).
La jeune femme s'est rendue aux urgences avant d'être renvoyée chez elle (photo d'illustration). © LOIC VENANCE / AFP
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Une jeune femme interrogée par "L'Est Républicain" affirme s'être rendue aux urgences alors qu'elle était enceinte de trois mois et prise de saignements, avant d'être renvoyée chez elle sans prise en charge ni suivi. 

Le témoignage, saisissant, a été recueilli par L'Est Républicain. Une jeune femme prénommée Magdalena affirme avoir été renvoyée chez elle par les urgences de Besançon sans prise en charge ni suivi, alors qu'elle était enceinte de trois mois et faisait une fausse couche. 

"J'avais peur d'hune hémorragie massive". Les faits remontent au 17 août. "Au petit matin, j'ai constaté que mon lit était trempé de sang", raconte la jeune femme au quotidien local."Impossible d'attendre ma prochaine visite de contrôle prévue le 23 août", poursuit-elle. Magdalena décide de se rendre aux urgences. Sur place, elle attend trois heures avant d'être vue par une interne, qui pratique une échographie et lui annonce que son fœtus ne vit plus : elle est en train de faire une fausse couche. Sans plus d'information, la jeune femme est alors renvoyée chez elle avec des antidouleurs. "Le personnel m'a précisé que je pouvais rentrer chez moi et que le fœtus sortirait tout seul, petit à petit", se souvient-elle. 

Mais dans le bus vers son domicile, Magdalena ressent des contractions. Arrivée chez elle, elle continue de perdre beaucoup de sang et se trouve livrée à elle-même. "J'ai recueilli mon bébé dans les mains. Il mesurait environ 7 cm et était entier, formé. J'ai encore poussé 20 minutes pour rejeter le placenta", raconte-t-elle. "J'avais peur d'une infection et d'une hémorragie massive." 

"Ils ne m'ont jamais demandé comment je me sentais". Prise en charge par son médecin généraliste et suivie pendant plusieurs jours après sa fausse couche, la jeune femme est aujourd'hui en bonne santé mais ne décolère pas. "Pourquoi ne m'ont-ils pas gardée à l'hôpital, proposé une solution pour accélérer le processus ou un curetage, et donné un soutien psychologique ?", interroge-t-elle dans L'Est Républicain. "Ils ne m'ont jamais demandé comment je me sentais, ni pendant, ni après. J'ai peur de retomber enceinte et de me retrouver dans la même situation." 

Interrogé par le quotidien, l'hôpital de Besançon a indiqué que Magdalena pouvait "prendre contact avec la direction de l'établissement dès qu'elle le [souhaitait]."