"J'ai entendu le bruit des pales de l'hélicoptère" : quand Antonio Ferrara raconte l'évasion de Redoine Faïd

Au moment de l'évasion de Redoine Faïd, Antonio Ferrara se trouvait également au centre pénitentiaire de Réau (photo d'illustration).
Au moment de l'évasion de Redoine Faïd, Antonio Ferrara se trouvait également au centre pénitentiaire de Réau (photo d'illustration). © Thomas SAMSON / AFP
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L'avocat du "roi de la belle" assure, dans les colonnes du Point, que se poser la question de l'implication de son client dans l'évasion de Redoine Faïd "est une lubie".  

Le 1er juillet dernier, Antonio Ferrara se trouvait dans une unité de vie familiale de la prison de Réau, où il est incarcéré depuis plusieurs années. "Je venais de quitter la cabine de parloir avec ma belle-sœur et mon neveu afin de regagner ma cellule, qui se trouve à une centaine de mètres, accompagné d'un gradé", raconte le "roi de la belle" au Point  par l'intermédiaire de son avocat. À quelques mètres de là, un autre détenu célèbre vivait ses derniers instants de détention : avec la complicité d'un commando armé, Redoine Faïd s'échappait du centre pénitentiaire, de façon spectaculaire.

"Regagner très vite ma cellule". "J'ai entendu le bruit assourdissant des pales de l'hélicoptère et le message radio du surveillant qui indiquait : une évasion en cours ! J'ai tout de suite saisi ce qui se passait. J'ai regardé le brigadier et j'ai couru en direction du bâtiment QMC (quartier maison centrale), pour regagner très vite ma cellule", poursuit Antonio Ferrara, toujours cité par son conseil, Amar Bouaou. Pourquoi le détenu et son avocat choisissent-ils de parler aujourd'hui ? Par volonté de dissocier les noms des deux hommes, célèbres pour leurs évasions spectaculaires respectives. 

"Il ne veut plus s'évader". "Le fait d'associer le nom d'Antonio Ferrara à l'enquête qui est en cours sur l'évasion de Redoine Faïd (toujours en fuite, ndlr) et se poser la question de son éventuelle implication est une lubie, et doit prêter un très large sourire aux enquêteurs d'élite de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) qui l'ont traqué pendant des années et qui le connaissent parfaitement", explique Amar Bouaou au Point. "Bien au contraire, l'évasion de Redoine Faïd est un cadeau inespéré fait à Antonio Ferrara. Il lui a, en effet, offert la possibilité de démontrer définitivement aux yeux de l'administration pénitentiaire qu'il ne veut plus s'évader", martèle l'avocat, qui évoque la relation de "confiance" nouée entre son client et le personnel de la prison de Réau depuis six ans.