Jacques, 80 ans, touche une petite retraite : "Je fais avec mes 1.000 euros"

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Grégoire Duhourcau , modifié à
Jacques vit avec une retraite de 1.000 euros par mois. Pour l'aider à s'en sortir, il a fait appel à l'association "Les petits frères des pauvres". Cela lui "permet de vivre normalement", a-t-il raconté au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

Jacques, 80 ans, est à la retraite depuis 1998 et vit avec 1.000 euros par mois. Il a fait appel à l'association "Les petits frères des pauvres" pour l'aider lorsqu'il en a eu besoin. Aujourd'hui, "je dirais que c'est ma seconde famille", confie-t-il à Olivier Delacroix sur Europe 1.

"[Vivre avec 1.000 euros par mois], c'est compliqué, oui et non. Je fais partie d'une association, 'Les petits frères des pauvres', qui m'a accueilli quand j'étais dans le besoin. A ce titre, je bénéficie de différents services comme par exemple, prendre une douche, faire la lessive, coiffeur, etc. Ce qui me permet de vivre normalement, de payer mon loyer à la date prévue, de payer mon électricité. Je fais avec mes 1.000 euros.

"'Les petits frères des pauvres', c'est ma seconde famille"

'Les petits frères des pauvres', je dirais que c'est ma seconde famille. Grâce aux bénévoles, qui sont d'un dévouement exemplaire, je peux partir en vacances à un prix tout à fait raisonnable. J'ai fait appel au service social de la ville de Paris qui m'a dirigé vers 'Les petits frères des pauvres'.

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Quand j'ai des ennuis de santé j'en appelle à un pôle santé aux 'Petits frères des pauvres', dirigé par une assistante sociale diplômée qui est secondée par une infirmière qui suit mon dossier médical. J'ai été opéré de quatre cancers. A chaque fois, j'ai eu la visite des bénévoles qui sont venus me voir avec une constance tout à fait exemplaire.

"L'argent que je dépensais pour le whisky, le tabac et les courses, je l'ai mis de côté"

[Je m'attendais à avoir une telle retraite] parce que j'ai été près de dix ans au chômage. [Mes habitudes ont changé avec la retraite.] J'avais un bon train de vie avant que les ennuis arrivent. [J'ai arrêté de fumer, de jouer aux courses et de boire du whisky le soir.] J'ai supprimé tout ça et l'argent que je dépensais pour le whisky, le tabac et les courses, je l'ai mis de côté. J'ai mis tous les jours ce que je pouvais dépenser en tabac, etc, sur un compte épargne."

Armelle de Guibert, déléguée générale des "Petits frères des pauvres", qui accompagne des personnes âgées souffrant de solitude, pauvreté, exclusion ou de maladies graves :

"La demande est de plus en plus forte. Même s'il y a eu, globalement, une amélioration du niveau de vie des retraités par rapport à 1946, moment où notre association est née, on a eu, parallèlement, plus d'isolement et de solitude des personnes âgées. Cela est dû à l'éloignement des proches. Pour trouver du travail, les familles s'éloignent. Le fait de manquer d'entourage, de proximité, c'est aussi une difficulté pour faire valoir ses droits pour être aidé à des moments critiques de sa vie. (...) Les personnes qui se retrouvent seules sont souvent démunies et c'est là où l'association 'Les petits frères des pauvres' retisse les liens que la société permet moins, du fait de là où on habite ou de l'éloignement des familles. La première chose que font 'Les petits frères des pauvres', c'est de recréer du lien, de la confiance."