Deux dossiers des disparus de l'Isère clos par la justice

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avec AFP , modifié à
Charazed Bendouiou, 10 ans, avait disparu en juillet 1987 et Ludovic Janvier, 6 ans, le 17 mars 1983. La justice a refermé ces deux dossiers d'investigation.

Deux non-lieux. Une ordonnance de non-lieu a été rendue les 6 et 10 novembre par deux juges d'instruction dans deux affaires de disparition d'enfants datant des années 80 en Isère, a annoncé jeudi le parquet de Grenoble. Il s'agit des enquêtes sur les disparitions de Charazed Bendouiou, 10 ans, le 8 juillet 1987 à Bourgoin-Jallieu et de Ludovic Janvier, 6 ans, le 17 mars 1983 à Saint-Martin d'Hères.

"Les auteurs n'ont pas été découverts". Ces non-lieux avaient été requis en février dernier par le parquet de Grenoble, qui estimait alors que tous les éléments d'investigation avaient été exploités dans ces deux dossiers. "Pour ces deux affaires, les motifs évoqués par les juges d'instruction sont les mêmes : la prescription pour l'infraction d'enlèvement d'enfant et l'absence de charge contre quiconque pour l'infraction de séquestration. Le ou les auteurs n'ont pas été découverts", a justifié Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble. "Les juges d'instruction et les gendarmes ont effectué un travail tout à fait considérable et remarquable dans tous ces dossiers. Malheureusement, toutes les affaires criminelles ne sont pas élucidées", a fait remarquer le magistrat, soulignant que les corps des victimes n'ont été retrouvés "ni dans l'un, ni dans l'autre" de ces deux dossiers.

"La justice ne s'est pas donné les moyens d'enquêter." De leur côté, les avocats des familles des victimes ont signifié leur intention d'interjeter appel et dénoncent "une forme de mépris inadmissible des familles de la part de la justice grenobloise". "Nous sommes effarés par ces décisions. Les juges ont refusé de les recevoir durant la procédure et de prendre en compte nos demandes d'enquête complémentaire. La justice ne s'est clairement pas donné les moyens d'enquêter. C'est ahurissant, je n'ai jamais vu un tel défaut d'humanité", a réagi Me Didier Seban, l'un des avocats des familles.

Sept disparitions ou meurtres d'enfants entre 1983 et 1996 restent à ce jour non élucidés en Isère. En 2008, le parquet général de Grenoble avait regroupé les dossiers des "disparus de l'Isère". Les investigations alors menées avaient permis d'écarter l'hypothèse d'un tueur en série pour l'ensemble des cas.