Intrusion militante dans un abattoir des Yvelines : plainte déposée contre le directeur du site

L'abattoir de Houdan est régulièrement la cible d'activistes antispécistes. Image d’illustration.
L'abattoir de Houdan est régulièrement la cible d'activistes antispécistes. Image d’illustration. © @ REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le photographe indépendant accuse le directeur de l'abattoir de l'avoir menacé avec un "couteau sous la gorge". Ce dernier nie avoir fait usage d'une arme.

Un photographe indépendant, qui avait filmé une action de militants de la cause animale dans un abattoir des Yvelines fin avril, a indiqué lundi avoir porté plainte contre le directeur du site d'abattage pour "violences et menaces avec arme".

"Je vais te saigner, je vais t'égorger". Dans sa plainte, déposée le 4 mai auprès de la police de Villeurbanne, le jeune homme de 19 ans précise que le directeur de l'abattoir porcin, accompagné de deux de ses employés, l'avait saisi au cou, plaqué et maintenu "fortement" au sol, un "couteau sous la gorge", entraînant de légères contusions. Il aurait alors précisé qu'il n'était lui-même pas militant, qu'il n'était là que pour filmer. "Je vais te saigner, je vais t'égorger. Vous êtes chez moi, partez !", aurait rétorqué l'abatteur. Interrogé après les faits, ce dernier a nié avoir fait usage du couteau. "Il ne voulait pas baisser sa caméra et je ne voulais pas qu'il me filme, alors je lui ai fait baisser, voilà", avait-il précisé.

À la suite de cette intrusion organisée par l'association 269 Libération animale, le professionnel a déposé deux plaintes contre X, l'une pour "violation de domicile", l'autre pour "violences", a précisé son avocat Nicolas Cassart. Une soixantaine de militants s'étaient introduits dans la nuit du 25 au 26 avril dans l'abattoir de Houdan, le dernier d'Ile-de-France, régulièrement ciblé par les associations antispécistes. 

Convocation des militants le 2 juillet. Parmi les cinq personnes interpellées à l'issue de l'évacuation du site se trouvaient, outre le photographe, deux organisatrices du blocage et deux militants qui s'étaient "opposés à l'évacuation", avait précisé la gendarmerie. Ils sont tous convoqués le 2 juillet devant la justice pour "violation de domicile". Le photographe, par ailleurs étudiant en cinéma à Villeurbanne, a redit n'être "pas du tout militant", "ni même sympathisant". "C'était un reportage pour comprendre la cause" antispéciste, dans le cadre d'un "travail de mémoire sur 'la force de l'image dans les révolutions actuelles'", a-t-il assuré.