Internes en médecine déprimés : "Ils peuvent travailler 36 heures d'affilée"

Selon une étude publiée mardi, les deux tiers des étudiants en médecine et jeunes médecins souffriraient d'anxiété.
Selon une étude publiée mardi, les deux tiers des étudiants en médecine et jeunes médecins souffriraient d'anxiété. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Mélanie Gomez édité par C.O. , modifié à
Pour Leslie Grichy, vice présidente de l'ISNI, l'intersyndicale des internes, les étudiants en médecine souffrent d'un manque d'encadrement et de cadences infernales.

"Il y a des internes qui nous appellent et nous disent qu'ils travaillent plus de 100 heures par semaine". Mercredi sur Europe 1, Leslie Grichy, vice présidente de l'ISNI, l'intersyndicale des internes, a réagi aux résultats d'une grande étude publiée mardi par plusieurs syndicats de jeunes médecins. Selon cette étude, les deux tiers des étudiants en médecine et jeunes médecins souffriraient d'anxiété. Près de 28% seraient dépressifs et 23% d'entre eux, c'est-à-dire près d'un sur quatre, auraient ou ont déjà eu des idées suicidaires. C'est 3 % de plus que dans la population générale du même âge.

"Plus de repos de sécurité". Pour la jeune femme, ces résultats s'expliquent par le manque d'encadrement, les violences psychologiques et surtout les cadences infernales subies par ces jeunes étudiants. "Ils nous disent qu'ils n'ont plus de repos de sécurité, qu'ils peuvent travailler 36 heures d'affilée, que quand ils ne travaillent pas ils dorment toute la journée", souligne la syndicaliste. "Ils nous disent, soit je change de métier, soit je me suicide", ajoute-t-elle.

Une cellule d'écoute. C'est la raison pour laquelle dix cellules d'écoute "SOS internes" ont été créés ces dernières années. Pour améliorer la santé mentale des jeunes soignants, les syndicats proposent aussi de rendre obligatoire la visite médicale d'aptitude. Car actuellement 60% des jeunes médecins n'ont jamais vu un médecin du travail.