Inquiets pour leur sécurité, les pompiers attendent des mesures de Gérard Collomb

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Jean-Luc Boujon, édité par Anaïs Huet , modifié à
Au dernier jour de leur congrès national, pompiers professionnels et volontaires se tiennent prêts pour exprimer la longue liste de leurs doléances.
REPORTAGE

Ce sont des pompiers remontés qui attendent de pied ferme Gérard Collomb, samedi matin, à Bourg-en-Bresse, pour le dernier jour de leur congrès national. Le discours du ministre de l'Intérieur est très attendu par les professionnels comme par les volontaires. Si le climat est si tendu, c'est notamment en raison des agressions de plus en plus nombreuses lors des interventions.

Pour une présence policière renforcée. Samuel, pompier en Eure-et-Loir, est d'ailleurs favorable à une présence policière renforcée. "Il peut y avoir une complémentarité, dès le départ des interventions. On pourrait éventuellement être escortés par la police, et ils pourraient sécuriser des zones pendant qu'on intervient. C'est nécessaire", estime-t-il au micro d'Europe 1.

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"On est un peu démunis". À Bourg-en-Bresse, chaque soldat du feu a encore en tête la mort d'un pompier en intervention, le 4 septembre dernier, poignardé dans le Val-de-Marne. "On est seuls, en première ligne, et ce n'est pas normal", estime Jérôme, pompier en Saône-et-Loire. "Les hôpitaux sont de plus en plus éloignés, les médecins généralistes n'ont plus les mêmes possibilités qu'auparavant. Aujourd'hui, on se retrouve donc en première ligne pour beaucoup de choses. On est formés pour faire des massages cardiaques, des gestes de secourisme… Et face à des situations de violence ou de pauvreté extrême, on est un peu démunis."

"La mort du volontariat". Les pompiers volontaires, qui représentent 80% des effectifs au total, sont aussi inquiets. Une directive européenne veut leur imposer de respecter onze heures de repos après leur intervention. "Si elle est appliquée, c'est la mort du volontariat", juge Lionel, pompier volontaire depuis seize ans. "Ça veut dire que demain, je pars en intervention après mon travail à 21 heures. Onze heures plus tard, je ne peux pas retourner à mon boulot. Ce n'est pas possible !" Comme ses collègues, Lionel attend des prises de position très nettes de Gérard Collomb dans son discours.