Inondations dans le sud : un an après, les habitants craignent un nouveau drame

Les dégâts avaient été considérables dans plusieurs villes des Alpes-Maritimes.
Les dégâts avaient été considérables dans plusieurs villes des Alpes-Maritimes. © JEAN-CHRISTOPHE MAGNENET / AFP
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Jacques Therence avec A.H. , modifié à
Un an après les inondations meurtrières d'octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes, habitants et professionnels du tourisme ont du mal à effacer les stigmates du drame.
REPORTAGE

Lorsque la pluie s'abat désormais sur Antibes, Biot ou Mandelieu, le sentiment d'inquiétude gagne immédiatement les habitants. Un an après les inondations qui ont fait 19 morts dans les Alpes-Maritimes, la crainte d'un nouveau drame ne quitte pas les habitants. Et pour cause, beaucoup ont l'impression qu'on les a laissés tomber.

Rester pour attendre la mort. "On prend les voitures, on va voir si les cours d’eau sont nettoyés mais ils ne le sont qu’à moitié", déplore Anne Lechaczynski, une habitante de Biot, l'une des communes les plus touchées par les inondations meurtrières d'octobre 2015, au micro d'Europe 1. "Un an après on se dit, mince on ne peut pas nous faire vivre avec un danger comme cela à vie. On est chez les fous !", juge-t-elle. Cette habitante s'agace des consignes qui lui ont été données. "Comment pouvez-vous dire 'bon on est désolés, à partir d’aujourd'hui vous êtes en zone dangereuse donc vous avez le droit de rester mourir sur place mais vous n’avez pas le droit de reconstruire'. Je rappelle qu’il y a quand même eu trois morts à Biot et là on nous dit 'tu restes là et tu attends'", souligne cette cheffe d'entreprise.

Des travaux possibles. "Faites en sorte que la vague n’arrive pas". C'est le message que souhaite faire entendre Anne Lechaczynski aux autorités locales. Pour elle, dire qu'on ne peut pas endiguer le phénomène est inacceptable. "Vous pouvez faire des bassins de rétention, il suffit de les dimensionner adéquatement, il suffit de faire les réseaux d’eau pluviale. Il y a énormément de choses à faire", explique-t-elle. Même constat dans les campings du secteur, eux aussi durement touchés par les inondations de l'an passé. A Antibes, Biot et Mandelieu, six campings sont totalement ou partiellement fermés. Ils demandent plusieurs dizaines de millions d’euros d'indemnités. Mais ils auraient préféré que des travaux soient réalisés pour pouvoir continuer leur activité.