Infractions terroristes : début des comparutions en "circuit court" à Paris

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avec AFP , modifié à
Désormais, chaque après-midi du premier mardi du mois sera consacré aux infractions terroristes les moins lourdes. Le but : désengorger les tribunaux.

Le tribunal correctionnel de Paris a pour la première fois tenu mardi une audience en "circuit court", réservée aux infractions terroristes les moins lourdes, n'ayant pas nécessité d'enquête complexe. 

Consultation de sites djihadistes. Le premier à comparaître devant la chambre 16-2, qui consacrera dorénavant l'après-midi du premier mardi de chaque mois à cette nouvelle procédure, est un jeune homme de 18 ans, jugé pour "consultation habituelle" de sites djihadistes. Il répond par monosyllabes à la présidente, qui l'interroge avec patience, minutie et, parfois, une pointe d'ironie. Tout a commencé, selon lui, par un contact sur Instagram avec une jeune fille autour de la photo d'un "gâteau".

SMS compromettant. Les enquêteurs vont retrouver, en particulier sur le téléphone du jeune homme, de nombreuses photos, par exemple de combattants du groupe État islamique morts au combat, des chants prônant la lutte armée, ainsi qu'un abonnement à la chaîne Telegram du propagandiste français de l'EI, Rachid Kassim. Sont aussi retrouvés des SMS promettant un "bain de sang" aux "mécréants". 

Venu "les mains dans les poches à l'audience". Le jeune homme, qui avait à l'origine été poursuivi pour une velléité de départ en Syrie, avant que les enquêteurs n'abandonnent cette accusation, assure aussi n'avoir plus de téléphone. Le procureur parle d'un prévenu qui a été "fasciné par le martyre" et qui est, selon lui, venu "les mains dans les poches à l'audience" sans montrer de réelle "évolution". Il requiert 18 mois de prison dont 8 avec sursis.

Le tribunal doit encore examiner mardi une autre affaire de consultation de sites, deux affaires de portables saisis en détention, et une affaire de "préparation individuelle" d'un acte de terrorisme.