Indonésie : l'aide humanitaire, "ce n'est pas une affaire d'improvisation"

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Grégoire Duhourcau , modifié à
L'archipel indonésien des Célèbes, frappé par un séisme suivi d'un tsunami, fait face à une situation critique. Mais Rony Brauman, co-fondateur de MSF et invité de Wendy Bouchard sur Europe 1, a tenu à calmer les ardeurs de ceux qui voudraient se précipiter là-bas pour apporter leur aide.
LE TOUR DE LA QUESTION

Avec près de 1.400 morts, le dernier bilan dressé par l'ONU après le séisme suivi d'un tsunami qui a frappé l'archipel des Célèbes en Indonésie, est terrible. Une telle catastrophe peut réveiller chez certains une envie profonde de se rendre sur place pour apporter leur aide. Invité à s'exprimer au micro de Wendy Bouchard, Rony Brauman, co-fondateur de Médecins Sans Frontières, a toutefois rappelé à quel point l'aide humanitaire était une affaire parfaitement organisée.

Indonésie : il a sauvé une petite fille en s'accrochant à une branche d'un arbre :

"Les catastrophes naturelles ont cette particularité d'attirer beaucoup de monde, des gens qui ont envie de se rendre utiles. Mais dans une situation de catastrophe naturelle, il faut au contraire fluidifier la situation, ouvrir des routes, ouvrir des voies de communication", explique-t-il d'abord.

Et Rony Brauman a une pensée pour ceux qui voudraient aider de manière concrète. "Si je peux leur donner un conseil, c'est de ne pas le faire", conseille-t-il. D'après lui, "ils vont au devant de frustrations, de déceptions et en plus, ils risquent d'encombrer là où, au contraire, il faut alléger".

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

"90% à 95%" de l'aide vient des ressources locales. Rony Brauman rappelle par ailleurs que, "quelle que soit la situation, ce sont les ressources locales qui sont mobilisées" : "Ce sont les administrations, les forces religieuses mais aussi des gens de la société qui se mettent en situation d'aider." Cette aide prend en charge "90% à 95%", estime-t-il.

Il rappelle enfin que l'aide humanitaire, au-delà des bonnes intentions des uns et des autres, reste un métier à part entière : "L'aide d'urgence, c'est une affaire de gens organisés, déjà professionnalisés, coordonnés. Ça n'est pas une affaire d'improvisation."