Incendie près de Marseille : pas de balle traçante ?

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avec Nathalie Chevance , modifié à
Un légionnaire avait été mis en examen fin juillet. Il est sur la "voie de l’innocence", assure désormais son avocate.

François Fillon avait dénoncé "une faute professionnelle manifeste qui n'est pas excusable", le préfet de région, Michel Sappin, avait évoqué "l'imbécilité du geste" des militaires, fin juillet, après un incendie qui avait détruit plus de 1.000 hectares aux portes de Marseille. Près de trois mois plus tard, un pré-rapport d'expertise semble pourtant infirmer cette thèse d’une erreur des militaires du camp de Carpiagne, révèle le quotidien La Provence.

Cette enquête balistique a permis de déterminer que la balle retrouvée à l’endroit supposé du départ du feu n’est pas une balle traçante. Or, dès le début de l’affaire, les experts ont toujours affirmé que seule une balle traçante, utilisée précisément pour brûler et laisser ainsi une trace de sa trajectoire sur le sol, avait pu créer un tel incendie. Le projectile retrouvé ne faisait même pas partie du lot utilisé par les légionnaires ce jour-là.

Dans cette affaire, un adjudant dupremier régiment étranger de la Légion d’Aubagne a été mis en examen fin juillet, notamment pour "destruction involontaire par incendie par violation d'une obligation de sécurité", "destruction et dégradation involontaire du bien d'autrui", "blessures involontaires" et "violation de consignes", des faits passibles d'une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement. C’est aujourd’hui un "homme heureux d’apprendre qu’il est sur la voie de l’innocence", a assuré son avocate vendredi sur Europe 1.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a réagi vendredi à ces informations en réaffirmant qu'il y avait eu "clairement une erreur, une désobéissance". Après l’incendie, deux enquêtes, l'une interne à l'armée, l'autre civile, avaient été ouvertes. Une contre-expertise balistique pourrait désormais être ordonnée.