Incendie meurtrier à Paris en 2011 : l'enquête se solde par un non-lieu

L'incendie dans le XXe arrondissement de Paris avait fait 5 morts, en 2011
L'incendie dans le XXe arrondissement de Paris avait fait 5 morts, en 2011 © AFP
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avec AFP
Les investigations ont montré que de l'essence avait été déversée dans le hall d'entrée de l'immeuble mais les enquêteurs ne disposent pas d'éléments "suffisamment probants". 

Cinq ans après, une juge d'instruction a rendu un non-lieu dans l'enquête sur l'incendie probablement criminel et au lourd bilan de cinq morts et des dizaines de blessés dans un immeuble de l'Est parisien, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.

Incendie meurtrier. L'incendie de cet immeuble, situé cité du Labyrinthe, dans le quartier de Ménilmontant, dans le XXe arrondissement, avait fait cinq morts, un homme et quatre étudiantes, dont une Américaine, une Australienne et deux Suédoises, âgées de 20 à 25 ans, ainsi qu'une soixantaine de blessés dans la nuit du 13 au 14 avril 2011. Plusieurs des victimes décédées s'étaient défenestrées pour échapper aux flammes. Il s'agissait alors de l'incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis celui de l'hôtel Paris-Opéra, qui avait fait 24 morts en 2005.

Multiples pistes. L'enquête confiée à la Brigade criminelle s'était rapidement orientée vers un incendie volontaire, les investigations montrant que de l'essence avait été déversée, notamment dans le hall d'entrée de l'immeuble. Plusieurs pistes ont été suivies par les enquêteurs durant les cinq années d'instruction: litiges pour de l'argent, dispute autour d'un trafic de stupéfiants, représailles après un viol commis dans l'immeuble, mais aucune n'a pu aboutir, selon l'ordonnance de non-lieu de la juge d'instruction, datée du 12 septembre. Un mandat de recherche avait été délivré en 2012 pour faire entendre un protagoniste, surnommé "Omar", sur une éventuelle vengeance après le viol subi par sa petite amie, mais cet homme a quitté la France. Selon l'enquête, il serait ensuite passé par l'Allemagne, l'Egypte et la Russie.

Possible réouverture du dossier. Dans l'ordonnance, la juge fait état de mobiles possibles "multiples", de témoignages "faisant plus état de sentiment et de 'ouï-dire' que de faits personnellement et directement constatés", ne permettant pas "d'avoir d'éléments suffisamment probants". Malgré ce non-lieu, le mandat de recherche visant "Omar" laisse possible la réouverture du dossier si ce dernier est retrouvé. Mais "aucune des autres pistes précédemment envisagées ne peuvent être écartées", note la magistrate.