"Le tourisme représente deux millions d'emplois", rappelle Didier Chenet au micro d'Europe 1 1:33
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Ugo Pascolo , modifié à
Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration, est très inquiet des répercussions de la grève SNCF qui commencent à se faire sentir sur le tourisme. 
INTERVIEW

"On a jusqu'à moins 25% d'activité dans les régions les plus touchées". Invité d'Europe 1 matin, le président du Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) Didier Chenet, est inquiet de l'impact de la grève SNCF sur le tourisme en France. Mais au delà de la baisse du chiffre d'affaires de certains secteurs comme la restauration ou l'hôtellerie, ce qui inquiète Didier Chenet, c'est la baisse des réservations pour les mois de juin et juillet. 

Du report à l'annulation du voyage. "Nous enregistrons une baisse de moins 15% à 20% des réservations", explique le président du GNI. "Nous sommes passés d'une situation où les personnes retardaient leur départ et raccourcissaient leur séjour, à une annulation pure et simple". "Mais il ne faut pas oublier que la France est en concurrence avec d'autres pays touristiques. Certains comme les Etats-Unis vont inviter leurs touristes à rester dans leur pays et d'autres, comme les pays de l'Est ou du Maghreb, vont en profiter pour attirer les touristes français chez eux", détaille-t-il. 

Ouvrir une cellule de crise économique. Une situation d'autant plus préoccupante que c'est en ce mois d'avril que les établissements touristiques recrutent leurs saisonniers. "Le tourisme représente deux millions d'emplois", rappelle Didier Chenet au micro d'Europe 1. "Nous avons déjà pu observer un report de 30.000 embauches saisonnières !". "Cette situation ne peut pas durer, on ne peut pas être pris en otage comme on l'est actuellement", s'emporte le président du GNI. "Il faut réunir une cellule de crise économique comme l'avait fait Emmanuel Macron en tant que ministre de l'Economie". 

Un possible recours contre la SNCF. Si cette cellule de crise se met en place, elle va servir dans un premier temps "à faire le bilan du manque à gagner du secteur touristique", détaille Didier Chenet. "Nous réclamerons ensuite une aide à l'Etat sous la forme d'un étalement des charges sociales. Mais si la somme est vraiment importante, pourquoi pas lancer un recours vis-à-vis des perturbateurs", prévient-il.