Immigration irrégulière : 26.000 éloignements en 2017, hausse de 14% des reconduites forcées

Les éloignements forcés d'étrangers ont atteint "14.000 au cours des onze premiers mois de 2017, selon le ministre. (Illustration)
Les éloignements forcés d'étrangers ont atteint "14.000 au cours des onze premiers mois de 2017, selon le ministre. (Illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a également souligné lundi le caractère "exceptionnel" de la hausse de la demande d'asile en 2017.

La France a "éloigné 26.000 personnes l'an dernier", avec "une hausse de 14% des éloignements forcés", a déclaré lundi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, en soulignant le caractère "exceptionnel" de la hausse de la demande d'asile en 2017.

Un tiers des demandeurs a accédé au statut de réfugié. Les éloignements forcés d'étrangers ont ainsi atteint "14.000 au cours des onze premiers mois de 2017", a-t-il affirmé, assurant que "le but demain, est de continuer à améliorer les conditions de retour, qu'il soit contraint ou volontaire". Un peu plus de 100.000 personnes ont demandé l'asile l'an dernier, et seul un gros tiers des demandeurs a accédé au statut de réfugié, suscitant à droite des critiques de laxisme sur le peu d'expulsion des déboutés.

300.000 personnes déboutées de leur demande en Allemagne en deux ans. "Nous assistons à une augmentation exceptionnelle" de la demande d'asile, intervenant "alors-même que la demande chute de près de moitié dans les pays européens", a estimé Gérard Collomb. De plus "un certain nombre de pays qui avaient beaucoup accueilli ces dernières années sont en train de débouter beaucoup de personnes", notamment l'Allemagne avec 300.000 personnes déboutées en deux ans, a ajouté le ministre, qui a dit ces dernières semaines sa crainte d'un report sur la France.

Collomb plaide pour une "réforme du droit d'asile". Soulignant que les demandes d'asile "sont faites pour une grande partie par des personnes qui ne présentent pas de besoins de protection", notamment des ressortissants d'Albanie ou de pays d'Afrique de l'ouest, le ministre a plaidé pour "réformer notre droit d'asile" afin de l'aligner sur les pays voisins "comme l'Allemagne". "La loi asile et immigration", que le gouvernement prépare, "est indispensable", a ajouté Gérard Collomb, pour qui "c'est la défense même du droit d'asile qui est en jeu", dont "nos concitoyens ne comprendraient pas que son application puisse être dévoyée".

Une circulaire sur le recensement des migrants appliquée "avec beaucoup de discernement". Alors que des doutes se sont fait jour jusque dans les rangs de la majorité sur ce texte, "une concertation est bien évidemment nécessaire", a reconnu le ministre de l'Intérieur, qui a "engagé une discussion avec une centaine de parlementaires". De plus "nous poursuivons, avec le Premier ministre, une discussion avec les associations" qui seront reçues à Matignon jeudi pour se faire présenter le projet de loi. Quant à la circulaire sur le recensement controversé des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence, "elle est d'ores et déjà appliquée", avec "beaucoup de discernement", a-t-il dit.

Le ministre sera fin février au Niger pour évoquer la maîtrise des frontières. Soulignant enfin la nécessité de "soutenir tous les pays de la zone sahélienne dans la maîtrise de leurs frontières", Gérard Collomb a annoncé qu'il se rendrait "fin février au Niger" pour s'entretenir avec ses homologues du G5 Sahel.