Une manifestation en face de la gendarmerie de Corte, le 15 février. 1:44
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M.S.
Louis Savelli, le président d'un club de supporters bastiais, a évoqué mercredi sur Europe 1 les heurts entre policiers et supporters corses à Reims samedi.
INTERVIEW

"On a voulu fêter notre victoire. On est sortis du stade et on s’est fait prendre par la Bac de Reims et par les CRS. C’était une véritable embuscade, sans qu’il y ait quoi que ce soit, je vous l’assure." Louis Savelli, président du club de supporters bastiais "Accaniti Balanini 1905", était présent lors du match Bastia-Reims samedi, au cours duquel un jeune Corse a perdu un œil dans des heurts avec la police. Il a exposé sa version des faits et a évoqué les manifestations qui agitent l'île de Beauté depuis, mercredi dans Europe midi. Le parquet de Reims a ouvert mercredi une information judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail supérieure à huit jours". 

"On demande justice." Selon Louis Savelli, les manifestations et la montée des tensions qui ont suivi sont dues au fait que beaucoup de Corses se sont sentis touchés et concernés par ces incidents. "Quand on touche une personne, on touche tout le peuple corse. On demande justice, c’est tout." Le supporter estime qu'il y a "beaucoup de racisme anti-corse en France". Il raconte que les supporters qui se déplace sur le continent à l'occasion de matchs se font fréquemment traiter de "sales Corses". Et de résumer : "Il y a un gros gouffre entre l’Etat français et la Corse. Je pense qu’on dérange parce qu’on a peut-être une façon différente de voir les choses".

"S’il faut déclarer forfait, on déclarera forfait." Louis Savelli n'est pas d'accord avec de la demande de la Ligue (LFP) d'avancer son match de Ligue 1 samedi contre Nantes à 14 heures. Il n'y a, d'après lui, pas de "raison valable" de changer cet horaire. "On ne jouera pas à 14 heures", s'indigne-t-il. "S’il faut déclarer forfait, on déclarera forfait. Il y a plus important qu’un match de football, notre ami a perdu son œil." La LFP a expliqué que ce changement avait été décidé "à la demande de la préfecture de Haute-Corse".