Il y a 10 ans, la catastrophe de l’Erika

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Le procès en appel s’est ouvert lundi à Paris. En première instance, Total avait été condamné à verser une amende de 375.000 euros.

L’Erika a fait naufrage le 12 décembre 1999 au large de Lorient. A son bord, 37.000 tonnes de fioul qui sont venues s’échouer sur les cotes bretonnes au fil des semaines, poussées par les tempêtes hivernales. Une décennie plus tard, le procès en appel de cette catastrophe écologique s’est ouvert lundi à Paris.

Quelques heures après le naufrage, décrit comme "spectaculaire", le navire était encore présenté comme "étanche" et la marée noire semblait évitable :

 

Le 27 décembre, les habitants de l’île de Groix, qui ont attendu l’aide du continent pendant plusieurs jours, témoignent de leur désespoir :

 

Le 1er avril 2000, des manifestants défilent dans les rues de Paris avec une banderole : "la marée noire, plus jamais ça".

 

A l’approche de la saison estivale, à Belle-Ile, le pétrole est toujours là, remonté sur la plage à chaque marée :

 

En première instance, en janvier 2008, le tribunal correctionnel de Paris rend une décision historique en reconnaissant pour la première fois la notion de "préjudice écologique". Total, l’affréteur de l’Erika, est condamné pour "faute d’imprudence", comme la société italienne RINA, un organisme de contrôle. Ils écopent de l’amende maximale : 375.000 euros. Le propriétaire du navire et son gestionnaire condamnés à 75.000 euros pour "faute caractérisée". Ensemble, tous ces prévenus doivent verser solidairement 192 millions d'euros de dommages et intérêts aux parties civiles.

Total a été décidé de faire appel de ce jugement. En réponse, 65 des 114 parties civiles, des collectivités locales, des associations écologistes ou des particuliers, ont fait appel à leur tour. Le procès doit durer jusqu’au 18 novembre. Le jugement ne devrait pas être rendu avant début 2010.

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