Le siège de la Direction centrale de la sécurité intérieure (DCRI) à Levallois-Perret.
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Pierjean Poirot , modifié à
Après les attentats de Paris, le vice-président chargé de l’instruction au pôle anti-terroriste déplore une certaine inefficacité en matière de sécurité.

Plus de contrôles et de partage d'informations. Voilà ce que préconise David Bénichou, vice-président chargé de l’instruction au pôle antiterroriste au TGI de Paris. Après les attentats du 13 novembre, le responsable veut mettre un accent sur la sécurité. Et cela commence selon lui par plus d'imperméabilité à nos frontières. "Si vous faites juste des contrôles aux portes de l'Europe, c'est un peu comme une coquille d'œuf. Une fois que vous passez la coquille, vous faites tout à l'intérieur de l'œuf", schématise David Bénichou.

Moins de défiance. Dans le contexte actuel, le vice-président du tribunal de grande instance recommande aussi la multiplication de contrôles aléatoires. "Il faut que le citoyen européen admette la possibilité de se faire contrôler en tout point du territoire, de n'importe quel territoire", demande le responsable, déplorant "la défiance des Européens vis-à-vis des services de renseignement".

A la critique sur l'atteinte aux droits fondamentaux, David Bénichou répond : "Ça n'a pas de sens de vouloir protéger les libertés individuelles si on n'est pas capable de protéger la vie. Il faut d'abord protéger la vie et ensuite vous pouvez jouir de vos libertés."

Coordonner nos renseignements. Autre faiblesse pointée du doigt par le responsable dans la lutte contre le terrorisme : le partage de l'information. "C'est la clé de la réussite", estime David Bénichou. Les Américains s'en sont aperçus les premiers après les attentats de 2001. "Aujourd'hui, il n'y a pas de coordination générale, organisée, des services de renseignement en Europe", regrette-t-il, soulignant la nécessité de "travailler en inter-agences avec des bases de données, des analyses et un temps très réduit entre le recueil d'une information et une action."

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