Huit jeunes épileptiques refusés à l'embarquement d'un vol Paris-Brest

Habituellement, le vol est assuré par Hop!.
Habituellement, le vol est assuré par Hop!. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec Justin Morin , modifié à
La compagnie Bulgaria Air a refusé d'embarquer huit jeunes souffrant d'épilepsie sur son vol Paris-Brest dimanche, au motif qu'elle n'accepte que "quatre personnes par spécificité" à bord. 

Huit jeunes épileptiques ont été refusés à l’embarquement d’un vol Paris-Brest, dimanche soir, rapporte Le Télégramme. Ces adolescents âgés de 12 à 18 ans se sont vu entendre qu’"on ne prend pas de handicapés sur ce vol" de la bouche du chef de cabine, a indiqué au journal régional Frédéric Canevet-Jézéquel, directeur de l’institut spécialisé de Toul ar C’Hoat, à Châteaulin, dans le Finistère, où sont scolarisés ces enfants.

Seules "quatre personnes à spécificité" par vol. Toutes les deux semaines, les résidents de cet institut, qui viennent de toute la France, bénéficient d’un aller-retour Brest-Paris pour séjourner dans leur famille. Le trajet, financé par l’établissement, est assuré par la compagnie Hop!, filiale d’Air France. Mais depuis le 16 septembre dernier, la filiale sous-traite avec la compagnie Bulgaria Air. Cette dernière a fait savoir qu’elle n’acceptait à son bord que "quatre personnes à spécificité" - une limite qui n’apparaît pas dans les conditions de vente de Hop!, a constaté Le Télégramme. De plus, les enfants qui ont été interdits d’embarquer sur le vol n’ont pas été pris en charge par le personnel de Hop!, alors que la prestation est promise par le service Saphir à destination des passagers handicapés. Ils sont restés seuls pendant près d’une heure, entre le tarmac et l’accueil de l’aéroport de Paris-Orly.

"Ces enfants sont victimes à deux titres". Le papa de Mathys, 16 ans, est scandalisé par cette pratique : "On envoie à ces enfants qui sont en souffrance et en construction le message qu'ils ne font pas partie de la société, qu'ils sont des pestiférés. C’est un scandale ! (…) Et c’est le ressenti de ces enfants aujourd’hui, ils sont victimes à deux titres : ils ont une maladie handicapante au quotidien, et on les pointe du doigt", s’est révolté ce père de famille au micro d’Europe 1.

Les excuses de la compagnie. Après négociations, les enfants ont finalement pu embarquer sur un autre avion. Dans un communiqué, Hop! a présenté ses excuses aux familles et "assure que cette situation ne se reproduira plus". "Elle met tout en oeuvre pour retrouver une situation lui permettant d'exploiter cette ligne avec ses propres avions", ajoute-t-elle. Une enquête interne a également été ouverte par la compagnie aérienne pour détecter les dysfonctionnements dans cette affaire.