Homophobie : plus de 50% des LGBT disent avoir été victimes d'agressions

Les actes homophobes se sont multipliés en 2017, selon le rapport de SOS Homophobie publié en mai. (Illustration)
Les actes homophobes se sont multipliés en 2017, selon le rapport de SOS Homophobie publié en mai. (Illustration) © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP , modifié à
La moitié des personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres affirment avoir déjà subi des insultes, des menaces ou des gestes à caractère sexuel, selon une étude de l'Ifop.

Plus de la moitié des personnes sur deux se définissant comme homosexuelle, bisexuelle ou transgenre ont déjà été victimes d'une agression homophobe, selon une étude de l'Ifop présentée mercredi au Secrétariat d'Etat chargé de l'Egalité entre les femmes et les hommes. Au total, 53 % des LGBT (Lesbiennes, gays, bi, trans) ont fait l'objet d'agressions à caractère homophobe, précise cette enquête réalisée pour la Fondation Jean Jaurès et la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT).

Des insultes, des attouchements. Parmi les faits répertoriés : insultes (28%), attouchements ou gestes à caractère sexuel (24%), menaces de révéler l'orientation sexuelle à des proches, collègues ou voisins (18%), ou viol (11%). Ces résultats, dévoilés à trois jours de la "Marche des Fiertés", ont été présentés mercredi matin à Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, qui a reconnu le "retard" français dans la collecte de données sur le sujet.

A Paris, plutôt qu'en zone rurale. C'est dans l'agglomération parisienne que se produisent le plus ces agissements, à la différence des milieux ruraux, moins concernés par ces agressions. En début de semaine, un passage piéton du quartier, peint aux couleurs arc-en-ciel avait été dégradé et recouvert d'insultes homophobes. La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé sur Twitter avoir saisi le procureur de la République de Paris.

A l'école, dans les transports et dans la rue. Les agressions à caractère homophobe se produisent le plus souvent dans l'établissement scolaire, puis les transports ou la rue, remarque aussi l'étude. Viennent ensuite le lieu de travail, au sein de la famille ou sur les réseaux sociaux. Conséquence de ces agressions, 43% des sondés disent avoir évité d'embrasser un partenaire de même sexe en public, et 34% de fréquenter certains lieux.

L'étude a été réalisée par l'Ifop, avec un questionnaire en ligne du 23 mai au 6 juin 2018, auprès de 994 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, représentant un échantillon représentatif selon la méthode des quotas.