Homme battu à mort à Pau : ce que l'on sait

A partir du mois de septembre, dans le cadre du déploiement de la police de proximité, le quartier de Saragosse disposera de dix policiers supplémentaires.
A partir du mois de septembre, dans le cadre du déploiement de la police de proximité, le quartier de Saragosse disposera de dix policiers supplémentaires. © Capture d'écran Google Maps
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avec AFP
Trois mineurs ont été placés en garde à vue lundi, deux jours après le meurtre d'un trentenaire tabassé en pleine rue. Les motivations des agresseurs restent floues.

 

Identifier les assaillants et comprendre leur déchaînement de violence. Telles sont les priorités des enquêteurs de la police judiciaire de Pau, lundi, trois jours après le passage à tabac d'un trentenaire, tué en pleine rue par une bande d'adolescents. Trois mineurs ont été placés en garde à vue et sont en cours d'audition. Des faits "gravissimes" selon le maire MoDem de la ville François Bayrou, interrogé par Sud Ouest. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de cette agression.

Que s'est-il passé ?

Les faits remontent à vendredi, aux alentours de 19 heures. Sur une esplanade de Saragosse, un quartier populaire de l'est de Pau, les familles pique-niquent au soleil. Une rixe au motif flou éclate alors entre un homme et un groupe d'une douzaine d'adolescents. "J'ai vu les jeunes courir après lui", a raconté une mère de famille témoin de la scène à France 3. "Il y en a qui le tabassaient, il y en a qui ont pris un gros morceau de bois", pour le frapper au cou. Les agresseurs se servent également d'une chaise comme d'une arme et les coups pleuvent, y compris une fois l'homme à terre.

Le groupe se disperse, laissant la victime pour morte. Arrivés sur place rapidement, les pompiers ne parviennent pas à le réanimer.

Qui était la victime ?

Âgé de 32 ans, l'homme, un Français d'origine burkinabée, "n'était pas inconnu des services de police en région parisienne", mais "n'avait pas fait parler de lui depuis début 2018", selon la procureure de Pau, Cécile Gensac. Déjà condamné pour "vol aggravé" et "trafic de stupéfiants" entre 2010 et 2015, selon Sud Ouest,il était arrivé récemment dans l'agglomération paloise et avait pris l'habitude de faire du sport sur cette esplanade.

Le parquet a toutefois précisé qu'à ce stade de l'enquête, "aucun lien n'est établi entre son passé et les faits survenus". Les enquêteurs explorent en revanche la piste d'une altercation qui se serait déroulée entre l'homme et le groupe d'adolescents la veille du déchaînement de violence. L'autopsie de la victime doit être pratiquée "prochainement" à l'institut médico-légal de Toulouse.

Que sait-on des agresseurs ?

Selon les mots de François Bayrou, il s'agit d'un "gang". Ce week-end, le maire a évoqué des jeunes "souvent d'origine étrangère" et des "comportements délictueux (...) sur fond de trafic (...) ayant attrait à la drogue". D'après les témoignages recueillis par les médias locaux, les agresseurs étaient mineurs. "Ce sont des ados, ils jouent au foot, ils ont 16-17 ans maximum", a témoigné auprès de France 2 une habitante présente au moment de l'agression.

Les trois adolescents actuellement en garde à vue ont été interpellés tôt lundi matin. Selon les informations d'Europe 1, l'un d'entre eux, âgé de 17 ans, était connu de la justice.

À noter que dimanche, vers 13 heures, un homme a "tenté de foncer sur un jeune garçon du quartier" en voiture, rapporte Sud Ouest. Le parquet exclut pour l'instant tout lien entre cet individu, placé en garde à vue, et les faits de vendredi. Le quartier de Saragosse disposera en outre de dix policiers supplémentaires en septembre : "il avait été fléché dès le lancement de la Police de Sécurité du quotidien", a indiqué Gérard Collomb sur Twitter.