Harcèlement de rue : Marlène Schiappa veut travailler sur la formation des policiers

La secrétaire d'État veut former les policiers à la lutte contre le harcèlement.
La secrétaire d'État veut former les policiers à la lutte contre le harcèlement. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Une future "police de sécurité quotidienne" pourra délivrer des amendes "pour sanctionner immédiatement les injures sexistes ou le fait de harceler les femmes dans la rue".

La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, veut travailler sur la formation des policiers face au harcèlement dont peuvent être victimes les femmes dans l'espace public, indique-t-elle dans Le Point jeudi. Marlène Schiappa, qui avait la semaine dernière désigné la lutte contre le harcèlement de rue comme "une priorité", confirme que, selon sa feuille de route, la nouvelle "police de sécurité quotidienne" pourra délivrer des amendes "pour sanctionner immédiatement les injures sexistes ou le fait de harceler les femmes dans la rue".

Un problème d'accueil de la parole des femmes. Elle reconnaît que "le harcèlement de rue se situe dans une zone grise entre, d'un côté, ce qui peut être de la séduction, et de l'autre, une agression sexuelle". Mais "insulter une femme dans la rue parce qu'elle ne vous répond pas, ce qui est encore trop fréquent, devrait pouvoir être verbalisé immédiatement". "Il y a un problème sur lequel nous allons travailler, qui est celui de la formation des policiers face à ces situations", ajoute-t-elle. "Plus généralement, il y a dans notre société un problème d'accueil de la parole des femmes lorsqu'elles évoquent les viols et agressions".

Une campagne de communication. La secrétaire d'État annonce qu'"il y aura une campagne de communication pour montrer que 90% des violeurs n'ont aucune pathologie mentale d'après Amnesty International, et que 71% des viols sont prémédités". "Enfin, on travaillera sur la pédagogie, puisque les trois journées théoriques sur ces questions au collège et au lycée ne sont pas toujours mises en place", insiste-t-elle. Interrogée sur le traitement médiatique des agressions si elles sont commises par des migrants ou des musulmans, elle estime qu'elles ne doivent pas être occultées. "Je suis antiraciste, militante des Droits de l'homme et pour l'accueil humain des réfugiés", mais "il ne doit pas y avoir d'exonération sur ce sujet, ni en fonction des profils, ni en fonction des statuts".