Guyane : main courante et centaines de manifestants anti-blocage

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi pour réclamer la levée des blocages. Au moins 250 d'entre elles ont signé une main courante pour dénoncer l'entrave à la circulation.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi pour réclamer la levée des blocages. Au moins 250 d'entre elles ont signé une main courante pour dénoncer l'entrave à la circulation. © AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi pour réclamer la levée des blocages. Au moins 250 d'entre elles ont signé une main courante pour dénoncer l'entrave à la circulation.

Plusieurs centaines de personnes ont pour la première fois manifesté contre les blocages en Guyane, mardi à Kourou, 250 signant même une main courante dénonçant l'entrave à la circulation. Il s'agit de la première manifestation réclamant la fin des barrages, qui suscitent un mécontentement grandissant au sein de la population.

"Le conflit s'enlise". Les protestataires ont défilé mardi derrière une banderole "Pou La Gwiyann circulé", dont le nom résonne en écho au collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui pilote le mouvement social agitant le département depuis trois semaines. À cette occasion, "une main courante pour faire constater au procureur qu'on n'a pas accès à la libre circulation", signée par quelque "250" personnes, a été déposée peu avant 10h à la gendarmerie de Kourou, a déclaré Denis Burlot, chef d'entreprise âgé de 51 ans.

"Le conflit s'enlise, il faut adapter le mouvement, peut-être en ne mettant que cinq barrages, mais aux bons endroits, ce serait plus efficace", a estimé Thomas Saumier, guide touristique de 40 ans, pour qui le collectif "Pou La Gwiyann dékolé" n'a "pas écouté" les mouvements de protestation contre les blocages. "Avec la main courante, il faut juste qu'on soit entendu", a-t-il insisté.

"Vous êtes des traîtres". Le cortège avait démarré sous les invectives de passants favorables au maintien des barrages: "vous êtes des traîtres", "vous êtes contre le mouvement", a scandé un homme d'une trentaine d'années s'adressant à la foule. "Ce n'est pas de la traîtrise", "Ça fait trois semaines que ça dure, c'est bon. On voudrait avoir un peu de bouffe dans les magasins, une vie un peu plus normale", a rétorqué Chantal, âgée de 65 ans, présente dans le cortège.

"On est en train de se suicider". Les revendications sont justifiées, on est tous Guyannais, on a tous besoin d'écoles, d'hôpitaux, d'universités pour nos enfants, mais il faut changer le mode opératoire", a appuyé un chef d'entreprise qui n'a pas souhaité donner son nom. "Là on est en train de se suicider, les entreprises sont en train de fermer", a-t-il encore prévenu.